Paul-Albert PELOT


Profession en 1940 : Garagiste-agriculteur
Domicile en 1940 : Lavernay (Doubs)

Organisation de Résistance : FTP


Lieux : Dachau
Date de libération ou de rapatriement : 29 avril 1945

Paul-Albert Pelot cède son garage de Dole en 1939 et, avec l'argent de la vente de son remonte-pente ainsi que de son brevet à des Suisses, il achète un terrain à la sortie d'Auxonne bordant la route de Dijon afin d'y installer une station-service.
Le 3 septembre 1939, c'est la déclaration de guerre et Paul-Albert est affecté au régiment de chars à Besançon.
En juin 1940, il participe à la défense de Besançon en tant que volontaire (ils ne sont que quelques dizaines). Il est fait prisonnier et réussit à s'évader.
Il préfère quitter Auxonne et vient s'établir à Besançon.
Lorsqu'il reçoit l'ordre de partir pour le STO, il décide de se réfugier à la campagne. Avec son fils, Pierre, 12 ans, il parcourt la campagne à vélo pour trouver une ferme. Il s'installe ainsi à Lavernay (Doubs) et commence une activité de mécanique dans la grange : construction de tracteurs et chariots agricoles à partir d'éléments de voitures et de camions.
Les Allemands retrouvent sa trace. Paul-Albert reçoit à nouveau un avis de réquisition pour le STO. Sachant que les Allemands n'envoient pas les paysans en Allemagne, Paul-Albert achète deux vaches. Le maire de Lavernay, Maurice Tournier, lui établit un certificat attestant qu'il est bien agriculteur.
1943, la Résistance s'organise et Paul-Albert devient chef du groupe "Pasteur", groupe formé de quelques habitants de Lavernay et des environs : les frères Sirguey, Poulet Georges, Piquet Roland. Ils sont rattachés au maquis FTP du massif de la Serre dans le Jura, commandé par Maurice Pagnon (chef de la Résistance FTP de Dole, arrêté et torturé, puis fusillé par les Allemands). Il participe à des sabotages ferroviaires et de lignes à haute tension.
Paul-Albert est arrêté le 15 mars 1944. Il est dans le car Fauconnet avec sa femme sur la ligne régulière Saint-Vit-Besançon. Au premier arrêt, gare Viotte, les Allemands opèrent un contrôle d'identité qu'ils cessent dès qu'ils ont les papiers de Paul-Albert. Il est conduit rue Lecourbe pour subir interrogatoires et tortures de la Gestapo ( les vêtements déchirés et maculés de sang sont renvoyés à sa famille par la Croix-Rouge). Ce même jour, une traction s'arrête devant la ferme Pelot. Les deux agents allemands fouillent toute la maison, ils emportent des papiers et le poste de radio. En fin d'après-midi, Paul-Albert est conduit à la Butte, puis quelques jours après, tranféré à Compiègne. En juillet 1944, il est déporté à Dachau dans le convoi baptisé "convoi de la mort" : 2400 déportés quittent Compiègne pour un voyage de trois jours sans boire ni manger.
Le 29 avril 1945, l'armée américaine libère Dachau. Les déportés sont rapatriés et Paul-Albert est accueilli en gare de Saint-Vit par sa famille. A Lavernay, les enfants des écoles l'attendent avec des fleurs, en tête d'un cortège formé par une grande partie de la population du village.
Paul-Albert reprend son activité de mécanique en 1946 et participe à la création du musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon.
Auteur : Françoise Leboul

- Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 464496
