Stèle à Châteauneuf-de-Galaure

Légende :

Monument commémorant les exactions allemandes du 14 juillet 1944.

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : cliché Jean Sauvageon

Source : © Archives Jean Sauvageon Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur.

Date document : 2005

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Châteauneuf-de-Galaure

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Analyse média

Cette stèle a été érigée sur la place située à l’entrée ouest du village, en bordure de la route D 51.

Une pyramide porte une plaque de marbre blanc indiquant : Aux victimes de la barbarie nazie. Elle surmonte un piédestal cubique. Sur celui-ci sont inscrits les noms des victimes de l’incursion des soldats allemands dans le village de Châteauneuf-de-Galaure, le 14 juillet 1944 : Michel Morette, 14 ans ; Jean Sauvageon, 50 ans ; Raymond Tosi, 42 ans ; André Bret, 28 ans ; Bruno Fabbro, 32 ans. Les noms sont suivis de l’inscription : Martyrs, votre sang n’a pas été versé en vain.

Sur le côté de la pyramide, une croix de Lorraine indique un rapport avec la Résistance bien que les morts ne soient pas des Résistants, mais des habitants du village victimes de la « barbarie nazie ».


Auteurs : Jean Sauvageon

Contexte historique

Ce 14 juillet 1944 est le jour où 72 forteresses volantes américaines venant d'Angleterre ont lâché, en milieu de matinée, sur le terrain de Vassieux-en-Vercors, des containers d'armes et de munitions. Dès la fin du parachutage, l'aviation allemande attaque les villages de Vassieux-en-Vercors et La Chapelle-en-Vercors. Un des combats entre aviations allemande et alliée s'est déroulé au-dessus de la vallée de la Galaure et a eu des conséquences dramatiques dans le village de Châteauneuf-de-Galaure.

Un avion allemand prend feu à la suite de ce combat aérien et s'abat à l'ouest de la localité, entre le village de Mureils et le hameau de Saint-Bonnet-de-Galaure (commune de Châteauneuf-de-Galaure).
Le pilote, qui a sauté en parachute, est recueilli par deux habitants de Saint-Bonnet qui le conduisent dans un café d’où il signale aux autorités allemandes son point de chute. Mais quelques instants plus tard, il est fait prisonnier par les Résistants du camp du Laris. Dans l'après-midi, un détachement allemand qui a déjà enquêté sur les lieux de la chute de l'appareil et s'est copieusement restauré dans les fermes voisines, arrive dans le village de Châteauneuf-de-Galaure.
Le premier camion qui transporte une vingtaine d'hommes s'arrête au carrefour des routes 53 et 51. Les hommes sautent à terre et tirent des coups de feu dans tous les sens, effrayant la population. Le second camion s’arrête devant le café Graillat situé à une cinquantaine de mètres du carrefour. Les hommes cernent le café. Les joueurs de boules qui se trouvent dans le clos, au sud de la maison, se sauvent effrayés. Les Allemands ouvrent alors le feu sur eux avec des mitraillettes et des grenades. Deux sont tués et trois blessés. Ils poursuivent les autres à travers champs jusqu'à la rivière, la Galaure, où trois autres fuyards ne sont que légèrement blessés, ce qui leur permet d'échapper aux Allemands. Ceux-ci, ayant perdu leurs traces, reviennent sur leurs pas et achèvent les premiers blessés à bout portant. Ils les dépouillent de leur argent, de leur montre et de leurs chaussures. Ils se dirigent ensuite sur la place de l'Église et arrêtent cinq otages qui sont relâchés par la suite.
En plus des cinq tués dont le nom figure sur le monument, les trois blessés sont : Marius Noir, Joseph Brun, Marcel Thon.


Auteurs : Jean Sauvageon