Nusen Sacks

Légende :

Juif d'origine polonaise, Nusen Sacks est étudiant en France quand il s'engage dans la lutte armée à Grenoble au sein du bataillon Liberté des FTP-MOI.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance et de la Déportation en Isère Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Grenoble

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Né le 28 mars 1919 à Kalisz (Pologne), Nusen Sacks est le fils de Lizer Saks et Esther Witkowska, commerçants juifs polonais. En Pologne il militait au sein de l’Haschomer Hatzaïr (association de sionistes progressistes). Quand il vient en France pour faire des études, il se rapproche du parti communiste et devient sympathisant dans les années 1938-39. Il est mobilisé en 1940 dans l’armée française comme tous les Polonais présents sur le territoire en vertu de l’alliance qui lie les deux états.

Il rejoint les FTP-MOI en février-mars 1943 à Grenoble sous le pseudonyme de Raymond dans ce qui deviendra le bataillon Liberté. En janvier 1944, il est muté à Lyon par l’organisation dans le bataillon Carmagnole avec la fonction de chef de détachement. Il participe à de nombreuses missions de sabotages et à des récupérations de matériels sur des soldats ou des policiers. C’est au cours d’une de ces opérations qui visait à désarmer des policiers français et des miliciens, qu’il est blessé et arrêté le 9 mars 1944 sous la fausse identité de Jacques Gauthier. Il est emprisonné à la maison d’arrêt Saint-Paul à Lyon durant six mois. Contrairement aux autres membres de son groupe qui ont été fusillés, grâce à la complicité d’un médecin et d’un infirmier de la prison qui lui donnent des traitements visant à ralentir la guérison de sa blessure au cou, il échappe à la peine capitale à laquelle il a été condamné par la cour martiale. 

Des groupes de combat de l’Union des juifs pour la Résistance et l’entraide (UJRE) sont en contact avec des policiers patriotes qui les renseignent sur les arrestations et les lieux d’incarcération. Grâce aux armes acheminées clandestinement dans la prison lors d’une visite, treize détenus dont Nusen Sacks s’évadent le 22 août 1944. Trois parmi eux, dont Nusen Sacks, ont besoin de soins médicaux et se rendent en tramway, accompagnés du docteur Josel Koenigsberg dans une infirmerie rue Cuvier Lyon. Les autres évadés sont acheminés au maquis de la Croix du Ban dans une camionnette par Jacob Smulewicz dit Jacquot. Après s’être évadé, Nusen Saks prend part à l’insurrection de Villeurbanne avec le grade de lieutenant comme organisateur de barricades, opération durant laquelle il est blessé.

Il s’engage dans l’armée française après la libération et obtient la nationalité française. Nusen Saks qui a repris son pseudonyme de guerre Raymond Saks obtient le titre d’interné résistant. Il est titulaire de la croix de guerre avec étoile d’argent.


Auteur : Hélène Staes

Sources et bibliographie
- Service historique de la Défense, Vincennes, dossier individuel de Nusen Sacks, GR 16 P 531181.
- Service historique de la Défense, DAVCC, Caen 21 P 669140.
- Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 3.
- David Diamant, 250 combattants de la Résistance témoignent, Paris, L’Harmattan, 1991.
- Site web du Mémorial de la Shoah.