Herbert Herz

Légende :

D’origine juive allemande, Herbert Herz combat dans le bataillon Liberté des FTP-MOI à Grenoble de 1943 à 1944 et dans le Var.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Grenoble

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Contexte historique

Né le 7 mai 1924 à Augsbourg en Bavière (Allemagne), Herbert Herz est le fils de Simon Herz, commerçant, militant antinationaliste allemand et sioniste de la première heure, et de Meta née Echenbronne. En 1933, à l’arrivé des nazis au pouvoir son père est arrêté pour avoir fait de la propagande. Relâché, il fuit l’Allemagne nazie. Sa mère, son frère aîné et lui-même le suivent en France à l’été 1934. La famille Herz s’installe à Dijon. Herbert Herz apprend la langue française à l’école primaire à l’âge de 10 ans. Suite, à l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938, un afflux de réfugiés juifs autrichiens et allemands, et des communistes non juifs se retrouvent en France. Certains de ceux installés à Dijon forment avec les Herz un réseau de sociabilité. Son père meurt brutalement en août 1939.

En juin 1940, Hebert Herz part avec sa mère sur les routes de l’exode. Ils s’installent à Riom (Puy-de-Dôme) où il passe son baccalauréat en juin 1942. Ils sont installés ensuite en résidence forcée à Châteauneuf-les-Bains avec d’autres réfugiés. Le 20 août 1942, il est victime des premières rafles de juifs étrangers en zone non occupée. Grâce à l’intervention du principal du collège auprès du capitaine de gendarmerie, il échappe à la déportation. Il entre alors dans la clandestinité avec de faux papiers qu’il a fait faire quelques mois auparavant au nom de Herbert Herz né à Strasbourg, donc de nationalité française. Il part pour le Lot-et-Garonne et se fait embaucher pour les vendanges. Le projet de sa mère de mettre ses deux fils en sécurité en Suisse se heurte à la fermeture des frontières. Son frère aîné est arrêté à la frontière suisse par la police de Vichy et déporté à Auschwitz où il sera assassiné. Quant à Herbert Herz, qui a refusé d’aller en Suisse, il poursuit ses activités agricoles pour gagner sa vie. Dans un témoignage qu’il a écrit en 1983 (non publié), il se souvient avoir vécu dans de nombreuses auberges de jeunesse alors qu’il sentait l’étau se resserrer.

Herbert Herz décide d’aller à Grenoble, ville occupée par les troupes italiennes qu’il considère de ce fait plus sûre pour les Juifs persécutés. Il trouve facilement du travail dans un atelier de constructions électriques. Il vit sous la fausse identité de Hubert Charnay. Des faux papiers lui ont été fourni par un inspecteur de police résidant avec lui dans la même pension de famille à Grenoble. En juillet 1943, alors qu’il rentre d’un excursion à bicyclette, il est approché par Charles Wolmark qui l’incite à rejoindre les rangs des Jeunesses communistes. Dès septembre 1943, il est incorporé au bataillon Liberté (5e Bataillon FTPF) au sein duquel il devient permanent sous le pseudonyme de Raoul.

Au sein du bataillon Liberté, il prend part à plusieurs sabotages avec ses camarades dans le but de ralentir la production industrielle destinée aux Allemands. Une aciérie et des transformateurs haute-tension sont ainsi ciblés à Grenoble le 22 septembre 1943. D'autres sabotages s'enchainent sur des cibles précises comme 7 écluses sur la route de Vizille le 7 octobre 1943 ; l’usine Soulage de Grenoble le 17 octobre 1943 ; des voies ferrées les 5 janvier (ligne Grenoble-Chambéry) et le 3 mars 1944 (ligne Grenoble-Veynes). Il organise et dirige également des attaques contre des détachements ennemis notamment le 17 novembre 1943 avec une attaque à la grenade contre un détachement allemand, tandis qu'une attaque à la bombe provoque des pertes dans l’armée allemande le 31 janvier 1944 à Grenoble. Dès janvier 1944, il est nommé responsable technique du bataillon Liberté et doit transporter et distribuer armements et explosifs.

Pour des raisons de sécurité, Herbert Herz rejoint en mai 1944 avec le grade de sous-lieutenant le Bataillon Carmagnole à Lyon où il poursuit son action. Nommé responsable technique dans le Var, il participe comme chef de section aux combats pour la libération de Brignoles puis de Marseille. Démobilisé à sa demande en décembre 1944, il reprend ses études à l’Institut électrotechnique à Grenoble et devient ingénieur électronicien.

Les services accomplis dans la Résistance ont donné lieu à l’octroi du certificat d’appartenance aux Forces françaises de l’Intérieur (homologué FFI Bataillon Carmagnole FTPF Rhône du 1er septembre 1943 au 3 septembre 1944). Il reçoit le grade d’aspirant en 1947 affecté à la 8 région militaire.


Auteur : Hélène Staes

Sources et bibliographie
- Service historique de la Défense, Vincennes, dossier individuel de Herbert Herz, GR 16 P 292764.
- Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 2.
- Jacques Ravine, La Résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.