Marcel Lebon

Genre : Image

Type : Photographie / Photograph

Source : © Archives nationales, fonds Défense de la France (don association Défense de la France) Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France

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Contexte historique

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L'histoire de Défense de la France ne peut être envisagée sans évoquer le rôle considérable que joua Marcel Lebon dans sa fondation. A bien des égards, il peut, à bon droit être considéré comme le père de Défense de la France. En s'inspirant de La Libre Belgique, un clandestin paru pendant la première guerre mondiale, Marcel Lebon "canalise la volonté tâtonnante de Vianney et l'oriente vers la publicatin d'un organe clandestin" (1). 

Il "était le patron d'une importante société la Compagnie du gaz et électricité Lebon, qui étendait son empire sur l'ouest de la France, en Algérie et en Egypte. [...] Il ne s'engagea jamais comme membre d'une classe ou d'un camp mais seulement comme chef d'entreprise conscient de ses responsabilités. [...] Il était mince, un peu immatériel, d'une grande vivacité de mouvements. Son maintien, son visage, éclairé par d'extraordinaires yeux gris-verts, tour à tour rieurs, caressants, lumineux, souligné par une bouche mince mais tellement expressive, ses mains admirables composaient un ensemble plus fréquemment rencontré dans la vieille Angleterre que dans la France radicale. Son esprit alliait la pénétration la génarosité, l'ironie et, vis-à-vis des grands ou de ceux qui se croyaient tels, il pouvait se complaire à l'insolence. En arrière-plan, totalement masquée, l'angoisse d'être l'habitait. Son goût de l'autorité - il règnait sans partage sur son entreprise - était tempéré par un respect absolu de la délégation donnée, par un scepticisme affectueux et une fidelité à ses amitiés, pour ceux surtout qu'il avait choisis pour accompagner sa vie".

Les chemins de Marcel Lebon et de Philippe Viannay se croisent au cours des grandes vacances de 1937 et de 1938. Ce dernier participe alors "à l'encadrement d'un colonie de vacances de Drancy animée par une équipe de prêtres et installée dans une des propriétés de Marcel Lebon qui, n'ayant pas eu d'enfants participe à éduquer ceux des autres [...]. Je me liais d'amitié avec lui et nous échangions en marchant nos conceptions sur la vie et la signification du monde. Il avait alors une cinquantaine d'année et moi une vingtaine. Il fut l'inspirateur du plus grand tournant de ma vie". (2)

Après avoir été sa démobilisé, Philippe Viannay rejoint Paris à la fin de l'été 1940. Fort désireux d'agir il cherche un moyen de reprendre la lutte en France et sollicite les conseils de son aîné et ami, Marcel Lebon. Celui-ci lui suggère de créer un journal, à l'instar de" La libre Belgique". Il lui promet son aide et lui présente l'un des ses assistants, Paul Ranchon, qui se charge d'étudier la question sur le plan technique. 

Dès lors, l'organisation et le développement de Défense de la France, deviennent envisageables grâce à la générosité de l'industriel qui "offre un financement qui tranche sur les moyens misérables des autres organisations et permet au mouvement ce conserver son entière indépendance" (3) et de monter ses propres imprimeries.

Sources : (1) Olivier Wieviorka, Une certaine idée de la Résistance, Défense de la France, édition Seuil, 1995. (2) Philippe Viannay, Du bon usage de la France, résistance, Journalisme, Glénans, édition Ramsay, 1988. (3) Olivier Wieviorka, Une certaine idée de la Résistance, Défense de la France, édition Seuil, 1995.


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The history of Défense de la France would not be complete without mentioning the considerable role of Marcel Lebon in its foundation. In many respects, he could be considered the father of Défense de la France. By inspiring La Libre Belgique, a clandestine newspaper that appeared during the Great War, Marcel Lebon, « channeled the disorganized projects of Philippe Viannay, and oriented him toward an underground organization » (1).

« He was the head of an important society, the Lebon Gas and Electricity Company, which extended its empire from western France to Algeria and Egypt. [...] He never presented himself as a member of any class or camp, but instead as the head of an enterprise, conscious of his responsibilities. [...] He was thin, a little immaterial, with a great vivacity of movement. His demeanor, his face, highlighted by his extraordinary gray-green eyes that were, in turn, cheerful, soft, and bright, underlined by a mouth that was thin, but highly expressive; and his admirable hands finished an image that was more commonly found in Old England than in radical France. His mind combined a strength and curiosity with irony and, toward the great, or those who considered themselves to be so; he could please himself with insolence. In hind-sight, completely hidden, he was bothered by internal anguish. His taste of authority – he had sole control over his company – was tempered by an absolute respect for the delegation given to those with whom he chose to share his life, with an affectionate skepticism and a loyalty to his friends ».

The paths of Marcel Lebon and Philippe Viannay first crossed during a long vacation in 1937 and 1938. The latter was participating in « supervision of a summer camp at Drancy organized by a group of priests and set-up in one of Marcel Lebon's properties who, having no children of his own, participated in the education of others [...]. I made friends with him, sharing our ideas of the world and the meaning of life as we walked. He was already 50 years old, though I was only 20. He was the inspiration for the greatest turning point in my life. »

After be demobilized, Philippe Viannay returned to Paris at the end of the summer in 1940. Strongly desiring to act, he searched for the means to take up the fight in France and solicited the advice of his friend and mentor, Marcel Lebon. Lebon suggested that he create a newspaper in the style of « La Libre Belgique ». He promised his help and presented Viannay with one of his assistants, Paul Ranchon; who was charged with studying the question on the technical plain.

Therefore, the organization and development of Défense de la France became possible thanks to the generosity of the industrial tycoon who « offered the finances that cut through the miserable means of other organizations, allowing the movement to conserve its own independence » (3) and to increase its printing.


Source: (1) Olivier Wieviorka, Une certaine idée de la Résistance , Défense de la France 1940- 1949, Seuil publications, 1995 (2) Philippe Viannay, Du bon usage de la France, Résistance; Journalisme, Glénans, Ramsay publications, 1988. (3) Olivier Wieviorka, op.cit.


Traduction : Matthias R. Maier


Auteur : Emmanuelle Benassi

Author: Emmanuelle Benassi