Joseph Sanguedolce

Légende :

Photographie prise clandestinement à Eysses fin 1943 - début 1944.

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Inconnu

Source : © Dépôt MRN, fonds Amicale d'Eysses Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : Fin 1943 - début 1944

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

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Contexte historique

Joseph Sanguedolce est né à Somatino (Italie), le 18 décembre 1919, dans une famille ouvrière. En 1922, sa famille fuyant la misère vient s'installer en France à Saint-Genest-Lerpt. Deuxième de six enfants, il travaille à 11 ans, après l'obtention de son certificat d'études. À douze ans, il descend au fonds de la mine, en compagnie de son frère aîné Vincent et de son père. En 1935, il adhére aux Jeunesses communistes et participe à l'organisation du PCF à Roche-la-Molière.
Mobilisé en 1940, au 5ème régiment de génie du chemin de fer à Versailles, replié sur la Loire au moment de la débâcle, il est fait prisonnier avec son régiment la mi-juin, à Etampes. Interné au camp de Drancy, il est envoyé au stalag VIIA en Allemagne, à Moosbourg, à l'est de Munich. En 1941, bénéficiant des accords Scapini, il est libéré comme soutien de famille sur demande de la Compagnie des mines.

Dès son retour dans la Loire, en avril 1941, il est contacté par Boisson, responsable régional du PCF, afin d'organiser la lutte clandestine dans les mines et la région stéphanoise. À partir de 1942, il organise les FTPF dans le bassin minier avec le Parti et la Jeunesse communiste. Le 9 décembre, il est l'instigateur, avec Giraud et Jean Rullière, de la grève des chemins de fer à la mine de Roche. La compagnie des mines et le représentant du gouvernement de Vichy, Perrin Pelletier, durent accorder satisfaction aux revendications des mineurs. En même temps, Joseph Sanguedolce continue actes de sabotage et vols de ronéos dans les magasins.

Le 21 juin 1943, la police française l'arrête à Saint-Étienne. Interné à la prison de Bellevue, transféré à Saint-Paul (Lyon), il est condamné à cinq ans de prison et envoyé à la centrale d'Eysses (Lot-et-Garonne) le 8 novembre 1943. Ayant participé à l'insurrection de la centrale, il subit la répression. Le 30 mai 1944, il est dirigé sur le camp de Compiègne avant d'être déporté à Dachau. Dans les wagons, il organise la survie de ses camarades qui arrivent tous vivants au camp de concentration. Affecté au Kommando d'Allach, il organise la solidarité et les sabotages. En octobre 1944 il se présente aux SS comme ingénieur mécanicien et est affecté à l'usine de Kaufberen, une filiale de BMW fabriquant des pièces de moteur d'avion. En contact avec des civils, travailleurs allemands, il entreprend auprès d'eux une politique de sape. Le 30 avril 1945, le camp est libéré et Joseph Sanguedolce, évacué le 23 mai, rentre à Roche-la-Molière en juin 1945.

Secrétaire départemental de la fédération CGT des mineurs (1949-1950), membre du comité central du PCF (1952-1984), secrétaire général de l'union départementale CGT Loire (1952-1977), Sanguedolce est maire de Saint-Étienne de 1977 à 1983.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Nathalie Forissier, « Joseph Sanguedolce », in le cédérom La Résistance dans la Loire, AERI (à paraître). Caroline Constant, « Devoir de mémoire. Une vie d’engagements », L’Humanité, 03/02/2001. Joseph Sanguedolce, Résistance de Saint-Etienne à Dachau, Editions sociales, 1973. Documentation Corinne Jaladieu.