Félicien Sarvisse

Légende :

Cette photographie a été prise devant le monument aux morts d’Ouveillan lors d’une permission accordée à Sarvisse.

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Inconnu

Source : © Association nationale pour la mémoire des résistants et patriotes emprisonnés à Eysses Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

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Contexte historique

Félicien Emile Sarvisse est né le 9 juin 1922 à Ouveillan (Aude). Orphelin de père en 1939, il doit aider sa mère à subvenir aux besoins de ses trois frères, de sa sœur et d’un neveu orphelin. De septembre 1939 à juin 1941, Emile Sarvisse travaille dans la vigne. Très sportif, Sarvisse joue au sein de l’équipe de rugby d’Ouveillan. Pendant la période du Front populaire, entre 1936 et 1938, il adhère aux Jeunesses communistes puis au syndicat agricole d’Ouveillan de 1938 à sa dissolution. A partir de 1938 et durant quinze mois, il est opérateur cinéma. Il sillonne, avec André Espinasse, exploitant de cinéma à Ouveillan, les villages voisins dans une camionnette pour projeter des films.

En juin 1941, il participe aux premiers groupes d’auto-défense du Parti communiste dans l’Aude. Dénoncé par un voisin et arrêté par les gendarmes, il est interné à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) puis libéré. Jusqu’en décembre 1942, il est placé dans un chantier de jeunesse au 5e groupement à Verrières (Aveyron). Entre le 31 mai et le 12 juin 1943, il travaille chez M. Rigoulat, à Valence-d’Albi.
En juin 1943, il décide d’entrer dans la clandestinité et se chache à Ouveillan. Dénoncé, cerné par les gendarmes, il parvient à leur échapper. En 1943, il rejoint les FTP à Montpellier. Il attaque, en plein jour, le bureau de distribution du ravitaillement, rue Dessalle-Passel à Montpellier. Le 23 juin 1943, il est arrêté et comparaît le 12 décembre devant la section spéciale de la cour d’appel de Montpellier qui le condamne à 10 ans de travaux forcés pour vols qualifiés, infraction au STO, détention d’armes, activité communiste, et falsification de carte d’identité. Dans sa cellule de la prison de Montpellier, il côtoie notamment. Georges Charpak.
Transféré à Eysses le 23 juin 1943, il est aux premières lignes lors des combats du 19 février 1944, en s’attaquant notamment au mirador des cuisines. Sa blessure reçue au bras par une balle de fusil-mitrailleur le désigne pour passer devant la cour martiale qui le condamné à mort. Avant d’être fusillé, Sarvisse adresse un mot à sa mère : « Je te demande surtout, chère maman, d’élever mes jeunes frères et sœurs dans la droite ligne du Parti communiste qui est l’école de l’abnégation et du courage ». Il est fusillé le 23 février 1944 dans la cour de la buanderie de la centrale. Le 22 janvier 1945, sa dépouille est transférée au cimetière d’Ouveillan.


D’après Corinne Jaladieu, Michel Lautissier, Douze fusillés pour la République, Association pour la mémoire d’Eysses, 2004.