Yvon Morandat

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France

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Contexte historique

Yvon Morandat est né le 25 décembre 1913 dans le village de Buellas, près de Bourg-en-Bresse (Ain) dans une famille de métayers. Deuxième de neuf enfants, son certificat d'études primaires en poche en 1926, cet enfant doué est placé comme valet de ferme. Devendu vendeur étalagiste à Bourg-en-Bresse en 1930, il s'établit ensuite à Chambéry où il est employé aux Nouvelles Galeries.
Militant de la Jeunesse agricole chrétienne, ce lecteur impénitent adhère à la CFTC et à La Jeune République.

Mobilisé en 1939 dans les chasseurs alpins, il est volontaire pour l'expédition de Norvège. De retour de Narvik, évacué avec son unité en Angleterre le 18 juin 1940, il décide de se battre dans les rangs de la France libre. Le Commissariat à l'Intérieur confie à l'ancien secrétaire permanent des syndicats chrétiens de la Savoie la mission de contacter les syndicats et mouvements de résistance de zone Sud. Parachuté dans la nuit du 6 au 7 novembre 1941 près de Toulouse, Yvon - pseudonyme qu'il prendra pour prénom - multiplie les contacts dans les syndicats, partis et mouvements résistants. Alors que sa mission est d'observer et de transmettre à Londres, il entre à Libération et sort ainsi du cadre qui lui a été fixé - ce dont on lui tiendra rigueur à Londres -, non sans être loyal à l'égard des autres mouvements. Membre du comité directeur de Libération, il poursuit son action après la venue de Jean Moulin mais regagne Londres en novembre 1942, à la demande de ce dernier qui juge ses initiatives intempestives.

Collaborateur d'André Philip, Morandat est désigné à l'Assemblée consultative provisoire. Parachuté fin janvier 1944 dans la Drôme, il seconde Alexandre Parodi, délégué général du Comité Français de Libération Nationale, travaillant étroitement avec Pascal Copeau et Jacques Bingen. Le 25 août 1944, son épouse, Claire, et lui, arrivés sur les lieux à bicyclette, prennent possession de l'hôtel Matignon au nom du Gouvernement provisoire.

Ce Compagnon de la Libération participe ensuite à la création du Rassemblement du Peuple Français (RPF), puis milite chez les gaullistes de gauche. Après des années de vaches maigres, il préside le conseil d'administration des Houillères de Provence, puis du Nord-Pas-de-Calais. De mai à juillet 1968, il est secrétaire d'Etat aux Affaires sociales. En 1969, il est président du conseil d'administration des Charbonnages de France.

Membre du Conseil économique et social, Yvon Morandat meurt à Marseille, le 8 décembre 1972. Il a été inhumé à Ventabren, dans les Bouches-du-Rhône. 

Décorations :
Grand Officier de la Légion d'Honneur
Compagnon de la Libération - décret du 13 juillet 1945 
Grand Officier de l'Ordre National du Mérite
Croix de Guerre 39/45 (3 citations) 
Médaille de la Résistance avec rosette
Officier de l'Ordre de l'Empire Britannique 
Officier de l'Ordre de Léopold (Belgique) 
Croix de Guerre Belge


Laurent Douzou, in Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Robert Laffont, 2006.