Charles Arnould

Légende :

Portrait de Charles Arnould, président de l'Association nationale des médaillés de la Résistance française de 1972 à 1985

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Entre 1972 et 1985

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Né à Toul le 29 novembre 1901, Charles Arnould est un Lorrain, fils d'un saint-cyrien mort à la tête du 44e bataillon de chasseurs en 1914. Il est lui-même saint-cyrien, tout comme l'était son frère Emile, capitaine à la 1ère DB, mort au combat le 25 novembre 1944. Capitaine dans une unité de chars en 1939, sa conduite pendant la campagne de 1940 lui vaut d'être décoré de la Légion d'honneur sur le champ de bataille. Après la capitulation, il entreprend des actions de résistance, au sein de l'armée d'armisitice d'abord, puis, à partir de 1942, avec des réseaux animés depuis Londres ou Alger. Après le 6 juin 1944, sous l'autorité de Gilbert Granval, il prend le commandement d'un important maquis vosgien, le maquis de Grandrupt. 

Le 7 septembre 1944, les Allemands attaquent le maquis de Grandrupt-de-Bains. 216 maquisards sont faits prisonniers à la suite de l’arrestation, quatre jours plus tôt, du capitaine Rozot et de son adjoint lors d’un barrage de contrôle allemand, alors qu’ils remontaient au camp. Des brassards FFI sont trouvés dans leur voiture, et les deux officiers sont immédiatement emprisonnés pour être vigoureusement interrogés à Gérardmer. A la suite de quoi, le 7 septembre au matin, un fort contingent d’infanterie allemande ouvre le feu aux environs de Vioménil et passe à l’attaque. Depuis la disparition du capitaine Rozot, c’est le capitaine Arnould qui a pris le commandement, secondé par le lieutenant Poirot. Devant l’attaque allemande, il doit préparer le repli. Un messager, venant de Vioménil, est envoyé par le commandant des deux compagnies de la Wehrmacht. Il est porteur d’un papier qui émane du capitaine Rozot, prisonnier, demandant la reddition du maquis et précisant que tous les FFI seraient traités comme « des prisonniers de guerre », mais que, faute de reddition, les représailles seraient terribles : le camp serait bombardé, les villages de Grandrupt et Vioménil seraient détruits et leurs habitants fusillés. Les maquisards déposent alors les armes et sont arrêtés. Cependant, une centaine d’hommes réussit à s’échapper dans les bois voisins. Le soir du 7 septembre 1944, les maquisards arrêtés arrivent en camion à la prison de la Vierge, à Epinal. Ils repartent le 10 septembre, en train cette fois, dans des wagons verrouillés pour Schirmeck, le KL Natzweiler étant en cours d’évacuation. Ils quittent ce camp le 16 septembre, entassés dans des camions, à destination de l’Allemagne, via Strasbourg et le pont de Kehl, jusqu’à Gaggenau. Début octobre 1944, ils sont transférés à pied jusqu’à Rastatt. A la mi-octobre, le groupe se scinde, et une grande partie des maquisards du Grandrupt, dont Charles Arnould, part pour Dachau. Arrivé à Dachau au moment où une épidémie de typhus avait conduit les autorités du camp à isoler les malades, il obtient l'autorisation, aux côtés d'Edmond Michelet, d'assister matériellement et moralement les malades. Comme Edmond Michelet, il contracta cette terrible maladie. Libéré par les Alliés en 1945, il reprend sa carrière militaire au sein de la 2e DB puis à la grande chancellerie de la Légion d'honneur. Il fait ses adieux aux armes alors qu'il était attaché militaire à l'ambassade de France à Tunis. 

Dès lors, il oeuvre pour la mémoire de la Résistance et de la Déportation. Président de l'amicale des anciens déportés de Dachau, il devient président de l'association nationale des médaillés de la Résistance en France en 1972. Il cède la présidence à Jean-Jacques de Bresson en 1985.

Charles Arnould décède le 24 octobre 1987. 



Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Base de données des déportés réalisée par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
Bulletin de liaison de l'Association nationale des médaillés de la Résistance française, n° 57, 2012.
Association nationale des médaillés de la Résistance, La Médaille de la Résistance française, Lavauzelle, 2002.