Laure Diebold

Légende :

Laure Diebold, membre du réseau Mithridate, secrétaire de Jean Moulin, puis Claude Bouchinet-Serreulles et Georges Bidault à la Délégation générale, l'une des rares femmes faites Compagnon de la Libération

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographe analogique en noir et blanc.

Lieu : France

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Contexte historique

Laure Diebold, de son nom de jeune fille Laure Mutschler, est née le 10 janvier 1915 à Erstein (Bas-Rhin) dans une famille alsacienne. Après des études secondaires, elle devient, avant la guerre, secrétaire sténo-dactylographe bilingue français-allemand, à Sainte-Marie-aux-Mines (1934-1935) puis de 1935 à 1939 aux usines Elastic à Saint-Louis.

Pendant la Drôle de Guerre elle est secrétaire d'un industriel à Saint-Dié. Après l'armistice, elle demeure en Alsace et rejoint une organisation de passeurs pour les prisonniers évadés. Repérée par l'occupant, elle fuit l'Alsace à la veille de Noël 1941 et parvient à Lyon, cachée dans une locomotive. Elle se fait embaucher au service des réfugiés d'Alsace-Lorraine et entre à partir de mai 1942 au réseau "Mithridate", où, en qualité d'agent de liaison et d'évasion, catégorie P1, elle recueille des informations qu'elle code et fait passer sous forme de courriers à Londres.
Arrêtée une première fois avec son mari en juillet 1942, ils sont relâchés faute de preuves. Elle se réfugie à Aix-les-Bains, passe dans la clandestinité la plus totale et devient "Mona".

Engagée aux Forces Françaises Libres, immatriculée au BCRA sous le nom de "Mado", elle est affectée à la Délégation Générale en septembre 1942, en qualité d'agent P2 avec le grade de lieutenant. Elle est alors la secrétaire de Jean Moulin et fait preuve d'une activité extraordinaire, travaillant jour et nuit pour la Délégation. Après l'arrestation de Jean Moulin, en juin 1943, elle se rend à Paris et continue le même travail aux côtés de Claude Bouchinet-Serreulles et de Georges Bidault.

Elle qui n'ignore presque rien de l'organisation de la Résistance est à nouveau arrêtée en compagnie de son mari en septembre 1943 et conduite à Fresnes ; elle réussit à convaincre la Gestapo qu'elle n'a fait que servir de boîte aux lettres et échappe ainsi à la torture. Mais, en juin 1944, elle est déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück et Taucha où elle refuse de travailler. Promise au four crématoire, elle est sauvée par un médecin tchèque du laboratoire du camp qui escamote sa fiche à deux reprises.
Libérée en avril 1945 par les Américains, très affaiblie, elle arrive, le 16 mai 1945, à Paris et, conduite à l'Hôtel Lutétia, elle a le bonheur d'y retrouver son mari, également de retour de déportation. En dépit d'une santé très altérée, elle recommence aussitôt à travailler, tout d'abord à Paris dans un ministère et plus tard à Lyon dans une entreprise où elle est successivement secrétaire puis bibliothécaire.

Elle meurt le 17 octobre 1965 à Lyon et est inhumée en Alsace, à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin).

Décorations :
Chevalier de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de Guerre 1939/1945, Médaille de la Résistance avec rosette.



D'après le site Internet du Musée de l'Ordre de la Libération.