Âge des résistants du maquis Perrin

Légende :

Graphique réalisé par Jean Sauvageon à partir des listes de la compagnie Perrin et du bataillon Noir fournies par la Fédération des FFI de la Drôme. Extrait du DVD-ROM La Résistance dans la Drôme - le Vercors, AERI, 2007.

Genre : Image

Type : Graphique

Producteur : Jean Sauvageon

Source : © Association pour l’Élaboration d’un Cédérom sur la Résistance dans la Drôme Droits réservés

Date document : 2007

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

Afin d'évaluer les effectifs des maquis, on doit se fier à des sources réalisées a posteriori:notamment les listes de demandes de cartes de Combattants volontaires de la Résistance (CVR) et les listes nominatives des compagnies de Forces Françaises de l'Intérieur (FFI). Malheureusement, celles-ci sont souvent incomplètes et n'ont pas toutes été conservées. On peut également se fier au témoignages d'anciens maquisards.Sur le plan national, on ne peut donc se fonder que sur des estimations.

Jean Sauvageon a réalisé les deux graphiques ci-contre à partir de l'examen des listes nominatives des compagnies de FFI, dressées et conservées dans la Drôme.Ces histogrammes tendent à corroborer l'impression laissée au sein de la population d'une prééminence de jeunes dans les effectifs maquisards:les jeunes de moins de 30 ans y apparaissent largement majoritaires.On remarque ici dans le cas de la compagnie Perrin, 48 des 64 membres du groupe ont entre 20 et 24 ans, soit 75% de l'effectif. Au sein du bataillon "noir", 52% des effectifs recensés ont entre 20 et 29 ans.

La jeunesse des maquisards s'explique notamment par l'afflux aux maquis des réfractaires au STO (tous les jeunes de 20 à 22 ans sont concernés par la mesure en février 1943) mais aussi par la proportion de jeunes qui montent au maquis après le débarquement allié. D'une manière plus générale,l'auteur constate que la moyenne d'âge des résistants drômois (obtenue après examen des cartes CVR) est d'environ 30 ans mais descend à 25 ans dans les maquis. De même, la moyenne d'âge des résistants est inférieure à celle de la population drômoise de l'époque. 

 

 


D'après Jean Sauvageon, "L'engagement selon l'âge", Extrait du DVD-ROM La Résistance dans la Drôme - le Vercors, AERI, 2007.

Contexte historique

Créé le 7 juillet 1943 et implanté dans la région de Saoû, le maquis "Perrin" tire son nom du pseudonyme de son chef, le lieutenant Prongue, qui en prend le commandement en octobre. Jusqu'au débarquement, ce maquis changera à plusieurs reprises de lieu de campement par mesure de sécurité (grotte, baraques à demi-écroulées, ferme). Il bénéficie de soutiens locaux, ce qui lui permet notamment de se ravitailler.

Après le débarquement, les maquisards rejoignent Crest et reçoivent l'ordre de se positionner sur le plateau de Combovin: ils subissent alors le bombardement du village de Combovin puis l'attaque des toupes allemandes, qui pillent, incendient des fermes et causent des pertes dans les rangs des maquisards. Après avoir passé plus d'un mois retranchés dans une écurie, subissant la faim et le mitraillage de l'aviation, ils descendent du plateau et défendent contre l'ennemi le passage des Tourettes. Après leur décrochage, ils sont accueillis chaleureusement par la population de Vachères-en-Quint, alors que les Allemands se retirent du Vercors.

Le 15 août, ils y apprennent le débarquement allié en Provence et rejoignent les troupes américaines chargées de libérer Valence. Après une première tentative, la ville est finalement libérée le 31. Le 4 septembre, au cours d'un déflié organisé dans Valence, les maquisards sont acclamés pour leur contribution dans la libération de la vallée du Rhône. 


D'après Jean Sauvageon,  "Le maquis Perrin: ses déplacements et ses actions", Extrait du DVD-ROM La Résistance dans la Drôme - le Vercors, AERI, 2007.