Ferme de Termant près d'Evosges, brûlée

Légende :

La ferme Boyeux, ou ferme d'en bas, près d'Evosges, occupée par le camp "Verduraz", a été incendiée en représailles, après la célébration du 14 juillet 1943 par les résistants.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection privée Pierre Marcault Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique noir et blanc

Date document : Juillet 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Termant

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Analyse média

Les fermes de Ternant vont servir de refuges aux réfractaires au Service du Travail Obligatoire et à l'un des premiers maquis de l'AIn. Dès mars 1943, la ferme d'en haut est occupée par 5 réfractaires dont 4 partent ensuite rejoindre la Résistance extérieure par l'Espagne. Dès le 1er juillet 1943, la ferme d'en bas abrite un groupe d'une vingtaine d'hommes commandé par Jean Vaudan, alias Verduraz.Après avois accueilli des chefs de la Résistance locale (dont le capitaine Romans) pour célébrer la fête nationale du 14 juillet, la ferme d'en bas devient une cible: elle est incendiée par les Allemands le 17 août 1943.  Après avoir changé de lieu d'hébergement à plusieurs reprises, la compagnie "Verduraz" s'installe dans la ferme d'en haut le 20 janvier 1944. Celle-ci, ainsi que la maison voisine, seront à leur tour attaquées par une colonne allemande le 7 février 1944. Les maquisards, qui ont fui la veille, attendent le départ de l'ennemi pour venir récupérer le 10 février quelques vivres cachés sous les ruines. Deux maquisards (Bellamy et BErnachot) restent alors un mois sur place, le second ayant un pied gelé. Un coup de main est alors organisé à la coopérative des cheminots allemands à Ambérieu et permet aux maquisards de se ravitailler. Ceuc-ci quittent définitivement les lieux à la fin du mois de mars 1944. 


D'après Claude Morel,"Fermes de Ternant (ou fermes du Ternant) près d'Evosges", Extrait du DVD AERI sur la Résistance dans l'Ain et e Haut-Jura Voir également la plaquette Chemins de mémoire rédigée par Jacqueline Di Carlo

Contexte historique

La compagnie Verduraz, qui tire son nom du pseudonyme de son chef Jean Vaudan, comprend à ses débuts une vingtaine d'hommes, réfractaires au STO, qui se regroupent dès le 1er juillet 1943 dans l'une des fermes de Termant près d'Evosges. D'origines géographiques diverses (Ainois mais aussi Lyonnais, Parisiens ou Républicains espagnols), ils accueillent le 14 juillet 1943 le capitaine Romans , chargé d'organiser les premiers maquis de l'Ain, et plusieurs responsables régionaux de la Résistance venus célébrer clandestinement la fête nationale. Le camp est dès lors menacé par les Allemands et les maquisards trouvent refuge dans la grotte de la Fouge, abri insalubre, jusqu'en septembre. Ils rejoignent ensuite une autre ferme et sont initiés au maniement du matériel militaire à leur disposition. Ils effectuent également quelques missions de sabotage et participent le 11 novembre 1943 au défilé d'Oyonnax. Durant l'hiver 43-44, ils hébergent des aviateurs alliés, participent à d'autres actions armées (sabotages, embuscades).Le groupe s'étoffe (entre 80 et 100 hommes dont 15 déserteurs yougoslaves) et retourne par mesure de sécurité à Termant à la mi-janvier. Attaqués début février et obligés à se replier dans la nature environnante pendant une semaine sous un froid glacial et sans nourriture, les maquisards rejoignent les ruines de la ferme puis sont contraints de changer encore très fréquemment de lieux d'hébergement (fermes, bois), où ils se consacrent aux sabotages ferroviaires.  Après le Débarquement, ils participent à l'exécution du Plan Vert: l'action qu'ils mènent conjointement avec les AS de Tenay et Saint Rambert permet de paralyser le trafic ferroviaire en direction de l'Italie dès le 9 juin 1944. Ils participent en juillet à une embuscade victorieuse contre un convoi allemand. Après avoir défilé à la libération d'Ambérieu-le-Bugey, le 23 août 1944, les maquisards de la compagnie Verduraz oeuvrent au déminage de l'aérodrome, utilisé par les Alliés pour pilonner les Allemands en train de battre en retraite. La compagnie "Verduraz" se fond ensuite dans les effectifs du premier bataillon de l'Ain puis du 99e Régiment d'Infanterie Alpine. 


D'après "Compagnie Verduraz", extrait du DVD AERI sur la Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura.