Maquisards de la 4e Cie du 1er bataillon (Morvan) devant leur tente

Légende :

Maquisards de la 4e compagnie du 1er bataillon (Morvan) devant leur tente

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Fédération des FFI de la Drôme Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique noir et blanc extraite du DVD-ROM La Résistance dans la Drôme - le Vercors, AERI, 2007.

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

Le relief de la Drôme est très varié comme le montre la fiche "Drôme, présentation" et a souvent été propice à l'implantation des maquis. Au cours de la première moitié du XXème siècle, l'exode rural a continué à vider d'une partie de ses paysans les régions des Préalpes drômoises, notamment dans le Diois, le Nyonsais et les Baronnies. De ce fait, de nombreuses fermes se trouvent libres de tout habitant. Elles sont parfois dans un état de délabrement avancé et il faudra les aménager. Des hébergements provisoires sont installés dans des grottes comme celle de Beauvoisin dans les Baronnies. Des séjours brefs ont pu utiliser des cabanes peu propices à une habitation prolongée ou parfois sous des tentes.  La plupart du temps, les fermes utilisées sont situées dans des lieux difficiles d'accès, près des bois. Les photos jointes permettent de se rendre compte des conditions d'hébergement des maquis.


Jean Sauvageon, "L'hébergement des maquis", DVD-Rom La Résistance dans la Drôme, 2007.

Contexte historique

Les résistants doivent affronter la vie quotidienne, lot de tout être humain : se nourrir, se loger, se vêtir, affronter les aléas climatiques, la maladie. Au maquis s'ajoute l'entraînement, les corvées, etc. Cela influe naturellement sur le moral, leur cohésion, la capacité d'assurer les missions. Pour les chefs, nourrir leurs hommes est un leitmotiv dans leurs rapports ou leurs témoignages. Si certains arrivent au maquis avec quelques provisions données par leur famille avant leur départ, vite partagées, la plupart des maquisards ont recours aux réquisitions. Pour l'eau potable, les fermes possèdent des puits. Sinon les maquisards sont de corvée pour aller la chercher à une source ou une rivière. Le logement semble ne pas avoir fait défaut, même s'il n'était pas de qualité : les fermes abandonnées avaient quelquefois leur toit qui laissait passer la pluie, et manquaient de chauffage en hiver. Pour ce qui est des vêtements, les chaussures revêtent une importance cruciale. Dans la région romanaise, les réquisitions auprès des usines de fabrication permettront à certaines compagnies FFI de pallier à ce problème. Le froid d'hiver, les mauvaises conditions d'hygiène des maquisards, les rendent plus sensibles aux maladies, même si les témoignages en parlent peu. Les soins se font en fonction du moment et du lieu où se déclare l'infection. Dans une zone contrôlée par la Résistance, après le 6 juin 1944, ils sont évidemment plus faciles à délivrer. Nous disposons des rapports quotidiens de la compagnie "Daniel" (Piron) à partir du 6 juin 1944. L'après-midi de ce jour là, il met en place les postes de garde, fait procéder à la distribution des armes, à leur nettoyage, à la vérification de leur fonctionnement, à l'installation du couchage. Le lendemain, départ des corvées de ravitaillement, instructions pour les consignes d'alerte, rassemblement avec armes à 16 h pour revue passée par le chef, le 8 juin, exercice de lancement de grenades. Un régime de permissions est établi dans la compagnie Brentrup. Tours de garde, instruction à l'armement, voire à l'ordre serré, organisation du courrier, régime de permissions, et même, pour certains maquis, prise d'armes et, quelquefois, défilé, montrent le souci de recréer une structure militaire qui s'avère nécessaire. Tout cela peut paraître une vie de caserne banale si on oublie le contexte dans lequel on se trouve. C'est-à-dire la présence de l'ennemi, de ses supplétifs français, des dénonciateurs, les fuites précipitées en cas d'alerte, même fausse, les engagements où la peur et la mort sont présentes. Cependant il y a des instants de détente, surtout au moment des veillées. Cela, et beaucoup d'autres rituels, les risques courus en commun, forge la cohésion d'un maquis. Évidemment tout n'est pas idéal, si la cohésion du groupe est renforcée par la vie quotidienne comme par la participation aux combats, cela n'empêche nullement les frictions.


Patrick Martin, "Vie quotidienne des maquisards", DVD-Rom La Résistance dans la Drôme, 2007.