Insigne du maquis de Lorris

Légende :

Cet insigne, fabriqué par Moret (Paris) et livré au milieu de l'année 1945, était porté par les anciens du maquis servant au sein du 2e régiment de Hussards.

Genre : Image

Type : Insigne

Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés

Détails techniques :

Dimensions : 47,2 X 41,3 mm
Fixation par 2 anneaux.
Fabrication Moret Paris.

Date document : Milieu 1945

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Loiret

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Analyse média

Cet insigne a été porté par les anciens du maquis servant au 2e régiment de hussards. Sa création remonte au début de 1945. Il est dû à l'initiative de madame O'Neill, épouse du colonel O'Neill. Elle en confie la fabrication à la maison Moret. La hure de sanglier trouve sa source dans le premier message codé ayant servi au parachutage du 5 mai 1944, "les sangliers sortent du bois". Ayant séjourné au Maroc, elle se souvient d'une expression couramment employée pour désigner le combat, le baroud, et l'utilise comme devise.


Source : Renseignements communiqués par Maurice Bleicher

Contexte historique

En mars 1944, la région orléanaise est placée sous le commandement du DMR Marc O'Neill. Le 5 juin, il reçoit des messages codés lui demandant de rassembler ses unités et de mettre en oeuvre les plans de harcèlement de l'ennemi. Trois maquis se forment, que rejoignent en masse les jeunes de la région regroupés par village, encadrés par d'anciens militaires et par une vingtaine de Parisiens qui se destinaient à Saint-Cyr. Les groupes mènent plusieurs actions sur les routes et les voies ferrées et l'insécurité s'installe pour les troupes allemandes affluant du sud de la Loire vers la Normandie. Deux de ses maquis, attaqués par les troupes allemandes, s'esquivent et se regroupent en forêt d'Orléans. Ils forment alors le maquis de Lorris. Les 15 et 16 août, le maquis de Lorris prend une part active à la libération de Chateauneuf puis d'Orléans puis fait la jonction avec les jeeps de la 4e division d'infanterie US.

Le 23 août, Paris étant en pleine insurrection, O'Neill prend la décision de monter sur la capitale avec ses hommes. Le soir-même, les trois compagnies du maquis sont regroupées et les camions, pris aux Allemands, sont chargés dans la nuit. Le 24 août, le convoi s'engage sur la nationale 20 et prend la direction de Paris. Arrivé à Morangis le soir du 24, Marc O'Neill établit le contact avec la 2e DB qui se trouve à Longjumeau. La décision est alors prise : le maquis de Lorris complètera l'infanterie du 12e Cuirassiers. Ce régiment de chars est lui-même articulé en deux sous-groupements aux ordres des colonels Noiret et Rouvillois.

Le 25 au matin, ils atteignent la Porte d'Orléans. Les compagnies Robert et Paul aux ordres du colonel O'Neill (sous-groupement Noiret) bifurquent vers Javel avec pour objectif l'Ecole militaire. La compagnie Albin (Albin Chalandon), appartenant au sous-groupement Rouvillois, a pour objectif la prise des Invalides, du ministère des Affaires étrangères et de la Chambre des députés. L'Ecole militaire est atteinte le 25 août vers midi et les hommes doivent mener un véritable assaut dirigé par Marc O'Neill personnellement. Les Sherman défoncent la porte Est et les compagnies Robert et Paul se précipitent dans les cours, les salles et les couloirs couverts par les chars. Vers 16 heures, les Allemands se rendent. Le maquis de Lorris a perdu quatre hommes durant cet assaut. Sur les bords de Seine, la situation est confuse : les maquisards progressent le long des berges en direction des Invalides et occupent les ponts. Ils déplorent plusieurs tués au pont de la Concorde. Il n'y aura pas d'assaut de la Chambre des députés. En effet, vers 16 heures, des draps blancs sont agités aux fenêtres et c'est dans le plus grand désordre que combattants et Parisiens pénètrent dans les lieux que la Wermacht avait transformés comme pour soutenir un siège. Les prisonniers allemands sont rassemblés dans la cour avant d'être emmenés vers un lieu de rassemblement. La prise de l'Ecole militaire, de la Chambre des députés et du ministère des Affaires étrangères a permis de capturer plus de 900 Allemands mais au prix de la perte de 27 maquisards.

Le 27 août, le maquis est rassemblé et remonte fièrement les Champs-Elysées avant de prendre la direction des bords de Loire. Durant quelques jours, le maquis de Lorris contrôle la remontée des Allemands du sud de la Loire puis est dissous. 


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie :
Archives de l'Amicale des anciens de l'ORA. Témoignage écrit du général Paul Renaud.
Archives du musée de l'Ordre de la Libération, biographie de Marc O'Neill.
"Avant la dissolution de l'Amicale des anciens du maquis de Lorris : le carrefour de la Résistance, 58 ans après..." in L'Eclaireur du Gâtinais et du Centre, 13 août 2002.