La 11e Panzer-Division (11e division cuirassée affectée à la 19e Armee)

Genre : Image

Type : Organigramme

Producteur : réalisation Pierre Balliot

Source : © Bundes Archiv. Freiburg Droits réservés

Détails techniques :

Document papier.

Date document : 1966

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

Document extrait de l’ouvrage de Pierre Balliot, Le Chaudron, bataille dite de Montélimar, édition par l’auteur, 2007, p. 206.

Cet organigramme a été dessiné par le colonel suisse Montfort en illustration de son article paru dans le n° 5 de la Revue Militaire Suisse paru en mai 1966. Il présente sous une forme très dépouillée les symboles des unités composant la 11 e Panzer-Division. La mention manuscrite est de la main même du Generalleutenant Vov Wietersheim.


Auteurs : Pierre Balliot

Contexte historique

Cette division cuirassée est créée le 1er août 1940, en engerbant le 15e régiment de chars issu de la 5e Panzer-Division, la 11e brigade de fusiliers et des éléments provenant des 231e, 311e et 209e divisions d'infanterie (DI). Le 15e régiment de chars se distingue lors de la campagne de France en combattant au sein du groupement de von Kleist. avec l'ordre de "n'avoir qu'un seul but : passer." La 11e brigade de fusiliers est composée des 110e et 111e régiments de fusiliers et du 61e bataillon de fusiliers motorisé. Les membres de cette Panzer-Division sont originaires majoritairement de la Silésie prussienne (région de Breslau) aujourd'hui polonaise (Wroclaw).

En avril 1941, la 11e Panzer-Division livre son premier combat en Yougoslavie et contribue à la prise de Belgrade. Elle est ensuite envoyée sur le front russe et marche sur Moscou.

En juin 1942, elle participe à la grande offensive d'été sur le Don et la Volga, mais sans être engagée à Stalingrad. Au cours de l'hiver 1942-1943, elle subit de grosses pertes. Ses exploits la rendent célèbre. Au sein de la Wehrmacht, on la désigne sous l'appellation de "Gespenster-Division", la division fantôme.

En juillet 1943, elle participe à l'opération Zitadelle (Citadelle). En fin d'année, elle est de nouveau fortement éprouvée lors de la bataille de Krivoï Rog (KRYVYI RIH).

En février 1944, elle fait partie des divisions encerclées à Korsum-Tcherkassy et Kamenetz-Podolsky. Elle parvient à percer mais perd la plus grande partie de ses véhicules. Elle est alors recomposée avec les restes de la 123e division d'Infanterie (DI). Retirée du front au mois de mars 1944, elle est repliée dans la région de Bordeaux. En France, elle reçoit du personnel issu de la 273e Panzer-Division de réserve, afin de reconstituer un potentiel offensif très amoindri tout en assumant deux missions dans le grand Sud-Ouest : l'une - éventuelle, consistant à intervenir en tant que réserve du groupe d'armées G contre des débarquements alliés, soit sur la côte méditerranéenne, soit à partie du littoral atlantique situé au sud de la Loire ; l'autre - immédiate, étant la participation à la lutte contre les formations armées de la Résistance intérieure française. À cette dernière tâche, la division semble, par moments, consacrer beaucoup de temps.

En Aquitaine, la 11e Panzer-Division va retrouver la force et la capacité opérationnelle de ses quinze bataillons et de ses éléments d'appui et de soutien. Mais, tenue d'envoyer des renforts aux unités engagées en Normandie, elle ne parvient pas à rassembler les 13 726 officiers et soldats prévus dans son tableau d'effectif et de dotation. Contrairement au principe états-unien privilégiant la notion de bataillons interchangeables, l'organigramme de la 11e Panzerdivision est bâti en retenant la structure basique régimentaire avec un régiment de chars (le 15e) à deux bataillons, deux régiments (110e et 111e) de grenadiers blindés à deux bataillons et un régiment d'artillerie blindé à trois bataillons. Ce choix présente l'intérêt de favoriser la cohésion et le moral (les plus importants facteurs de motivation du soldat au combat) des unités par la création et l'entretien de l'esprit de corps. Il repose sur le concept d'Ersatzbataillon (bataillon de remplacement), une des forces de la Wehrmacht.

Sachant que sa division va être la seule grande unité mobile à combattre sur un vaste front, Von Wietersheim oriente l'entraînement des commandants d'unité et de la troupe en leur fixant trois objectifs à atteindre. En premier lieu, il leur demande de s'exercer à donner des ordres clairs et à exiger leur exécution immédiate. Ensuite, il les stimule à faire acquérir à leurs subordonnés le réflexe de la reconnaissance systématique dans un souci de sûreté. Enfin, il porte une grande attention à les roder au commandement d'une Kampfgruppe, un groupement interarmes composé d'un bataillon d'infanterie mécanisé ou motorisé renforcé d'une compagnie de chars, d'un groupe d'artillerie, et d'une compagnie de pionniers. Le but, qu'il se fixe dans ce domaine, est de pouvoir confier à ses commandants de Kampfgruppen (groupements de combat) des Auftragstaktiks (missions globales) dans l'accomplissement desquelles ils auront toute initiative pour mener une action autonome dans une zone étendue.

Lors de la bataille dite de Montélimar, la 11e Panzer-Division atteint son objectif en déjouant le piège tendu par les Américains : elle atteint la rivière Drôme le 26 août et permet au LXXXV corps d'armée de s'échapper en partie du chaudron.

Elle poursuit son combat en retraitant le long du couloir rhodanien, puis au seuil de la porte de Bourgogne. Elle est ensuite engagée en Alsace et contribue à la défense de la trouée de Belfort puis retraite vers la Sarre. En décembre 1944, elle combat dans les Ardennes avec le XIII corps SS de la 1ère Armee du groupe d'armées G. Au début de cette bataille elle compte 3 500 hommes seulement, dont 800 fantassins. La 11e Panzer-Division se bat ensuite en Sarre et en Moselle, notamment dans le secteur de Trier (Trèves). Elle est engagée à Remagen avec les 4 000 hommes, 25 chars et 18 canons qui lui restent mais elle est repoussée. Malgré ses pertes, elle est alors considérée comme une des divisions blindées les plus fortes du front de l'ouest. Elle part ensuite sur la partie méridionale du front, ce qui lui permet d'échapper à l'encerclement des forces stationnées dans la Ruhr. La division continue de se battre jusqu'en mai 1945. Ses derniers restes sont capturés le 4 mai 1945 dans la forêt bavaroise par la 3rd US Army.

47 membres de la 11e Panzer-Division ont été décorés de la croix de chevalier de la croix de fer, quatre des feuilles chêne, trois des glaives (dont le général Wend von Wietersheim, n°58 le 26 mars 1944) et un de la croix de chevalier du mérite de guerre.


Auteurs : Pierre Balliot
Sources : Balliot Pierre, Le Chaudron, bataille dite de Montélimar, édition par l’auteur, 2007.