Canon antiaérien de 8,8 cm attelé à son tracteur

Légende :

Le « 88 » est le meilleur canon de ce calibre de la Seconde Guerre mondiale

Genre : Image

Type : Engin militaire

Producteur : Dörner

Source : © Deutsches Bundesarchiv (German Federal Archive), Bild 101I-783-0109-19 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie noir et blanc argentique.

Date document : Avril 1941

Lieu : France

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Analyse média

Salvateur « acht, acht » pour les Allemands et terrifiant « eight, eight » pour les Alliés, la réputation du canon antiaérien de 8,8 cm PAK-FLAK est due non seulement à ses performances contre avions, mais également à la possibilité de l’utiliser en tir à terre contre les chars.
Avec son tracteur, le canon antiaérien de 8,8 cm compose un attelage de 7,1 tonnes pour un poids en action de 4,9 tonnes. Ses caractéristiques sont les suivantes : portées maximum verticalement de 10 880 mètres et horizontalement de 15 170 mètres ; pointage en hauteur de -3 à +85 degrés ; pointage en direction de 360 degrés ; vitesse initiale à la bouche de 1 144,50 m/s ; cadence de tir 25 coups/minute en théorie, 12 à 15 en pratique ; projectile (chargé en explosif puissant) de 9,195 kg et projectile perforant de 9,513 kg.



Contexte historique

La réputation du canon antiaérien de 8,8 cm Pak-Flak est due non seulement à ses performances contre avions, mais également à la possibilité de l'utiliser en tir à terre contre les chars. Ce qui est le cas, sur le plateau de Billard et à hauteur du château de Plovier, en défense antiaérienne du terrain d'aviation de Chabeuil. Sur ce plateau, la défense face au sud-ouest, est assurée par un dispositif de six canons de 88 et trois canons de 25 que complétaient quatre mitrailleuses lourdes jumelées en batterie à proximité du domaine de la Forêt. Ce sont ces redoutables canons de 8,8 cm qui détruisent les chars états-uniens et neutralisent l'attaque de Valence en soirée du 24 août 1944.

La Fliegerabwehrkanone (Flak), version germanique de la Défense contre avion (DCA), l’artillerie antiaérienne, est organisée suivant les principes rigoureux de l’armée allemande : précision et adaptabilité. Chaque Flak-Regiment comprend en théorie deux groupes mixtes et un de projecteurs. Le groupe mixte peut assurer sa propre défense grâce à la puissance de son armement : trois batteries lourdes (12 pièces de 8,8 cm) et trois batteries légères (30 pièces de 20 mm et 18 Flakvierling, canons quadruples de 20 mm).

La Flak est redoutée par les pilotes adversaires en raison de la rapidité et de la précision de son tir, dont la technique avait été mise au point grâce aux calculs des ingénieurs et des spécialistes. Dans la pratique, les premiers coups partent vingt secondes après le repérage d’un adversaire. Pendant les combats contre la 36th USID du Major-General Dahlquist, l’Heeresflak-regimentabteilung 18, doté de canons de 8,8 cm, soutient le Korps von Wietersheim. Donné en renforcement, ce régiment fournit, en particulier, un effort primordial vers l’avant de l’Infanterie-Division 198; en déployant des pièces, en première ligne à hauteur du Roubion, pour atteindre des chars états-uniens lors de l’assaut des grenadiers. Ceci tout en se tenant prêt - sur instructions verbales - à se déployer en môles antiaériens successifs, dont le premier et le plus fourni est celui du triangle Donzère - Châteauneuf du-Rhône – Malataverne. Ensuite, les efforts de défense antiaérienne vont être appliqués, successivement, à la ville de Montélimar, à celle de Valence puis à Pont-de-l’Isère.

Ceci participe à la démonstration du fait que les lieux où le chef interarmes choisit de faire un effort de défense antiaérien sont souvent des points clés de sa manœuvre. À cet égard, le choix d’appliquer une si grande densité de Flak pour défendre Montélimar souligne tout l’intérêt que cet important carrefour présente pour les Allemands. Les rapports de mission des unités aériennes impliquées attestent la présence et l’efficacité de ces barrages de feu que les pilotes doivent franchir pour exécuter leurs missions d’appui feu ou de reconnaissance.


Auteurs : Pierre Balliot
Sources : Balliot Pierre, Le Chaudron, bataille dite de Montélimar, édition par l’auteur, 2007.