Analyse média

Cette plaque, l'une des premières à être inaugurées en novembre 1944, est intéressante par son contenu révélateur des sensibilités de l'époque. Elle évoque la police hitlérienne de Darnan (sans "d" final), ce qui pourrait laisser penser à un assaut de la Milice alors que le siège du meublé fut l'oeuvre des seuls policiers du Corps Urbain de Nice, l'assassinat de trois FTPF (alors qu'il s'agissait de trois FTP-MOI, un Arménien et deux fils d'Italiens, Dermadirossian et Pauselli étant décédés au cours de l'assaut tandis que Ratti, aveugle et gravement blessé aux jambes, fut fusillé dans la cour de la Maison d'Arrêt de Nice le 29 juin 1944, après avoir été condamné à mort par une cour martiale de la Milice).

Contexte historique

Des groupes de combattants FTP-MOI agissaient dans les villes azuréennes depuis l'automne 1943, organisant des attentats et des sabotages visant les occupants allemands. Ils restaient rarement plus de trois mois dans le même secteur. Dermadirossian provenait de Marseille (où une rue porte son nom), Pauselli et Ratti vivaient à Antibes. Le commando revenait d'une opération de récupération d'explosifs dans la vallée du Paillon lorsqu'il fut contrôlé, à l'entrée de Nice (route de Turin), par des gardiens de la Paix, ouvrant le feu sur eux (un tué, deux blessés) avant de se réfugier dans le meublé du centre-ville où il logeait depuis quelques jours. Encerclés par des dizaines de policiers jusqu'au lendemain, les trois FTP-MOI abattirent encore deux membres des forces de l'ordre avant de succomber sous le nombre.