Journal l'Ergot du 23 novembre 1944

Légende :

Evocation de la Villa Lynwood par l'hebdomadaire L'ERGOT (N° 11 du 23 novembre 1944)

Genre : Image

Type : Journal

Source : © Collection MRA Droits réservés

Détails techniques :

Format 25 x 32.

Date document : 23 novembre 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Alpes-Maritimes - Nice

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Analyse média

Cet hebdomadaire issu de la Résistance azuréenne consacre toute sa première page, plus trois pages intérieures, à l'un des deux sièges niçois de l'OVRA (la Gestapo italienne), mettant l'accent sur le surnom vite donné à la villa (Maison des Supplices) comme sur le type de tortures infligées aux détenus résistants.

 

* Le journal L'Ergot fut créé par Georges Lenoir à Nice et géré par P. Sautour. Il fut l'organe du groupe de résistants Lenoir. Son premier numéro sortit le 10 septembre 1944. Paul Gordeaux en fut son rédacteur en chef et son éditorialiste de 1944 à 1945.
Réputé pour sa très grande agressivité, L'Ergot faisait des révélations fracassantes sur les collabos niçois, publiait des listes de noms, et "traînait dans la boue des familles prospères honorablement connues, et qui entendaient le rester." La collection complète de l'Ergot est consultable auprès des Archives départementales des Alpes-Maritimes.


Jean-Louis Panicacci

* Notice "L'Ergot" sur Wikipédia.

Contexte historique

L'OVRA, avec les commissaires Barranco et Cerrato, s'installa à la villa Nobili (94 avenue George V) à la fin de l'année 1942. Devant le nombre croissant de personnes interpellées et devant être interrogées, il fallait trouver un autre local, plus vaste, ce qui fut fait avec la réquisition de la Villa Lynwood (bien ennemi puisque le propriétaire était britannique), située également sur la colline de Cimiez au 98 avenue Brancolar. Elle fonctionna comme centre d'internement et de torture de la fin février au début septembre 1943, voyant passer plus de trois cents patriotes azuréens et varois avant qu'ils ne soient jugés par le tribunal militaire de Breil-sur-Roya ou bien directement déportés dans une prison italienne (Fossano, Cuneo, Vintimille, San Remo, Imperia, Chiavari). Ce numéro donne la parole à d'anciens détenus, notamment Ferdinand Bourgarel. Plusieurs détenus (Conrad Flavian, Gerald Hakim, Raymond Petiau) ont publié dans leurs Mémoires des passages conséquents sur la "Villa des Supplices".


Conrad Flavian, Ils furent des hommes, Paris, Nouvelles Editions Latines, 1948.

Gerald Hakim, Un Anglais dans la Résistance, Paris, Presses de la Cité, 1968.

Raymond Petiau, Un an loin des hommes. Déporté en Italie (5 juin 1943 - 15 juin 1944), Remiremont, autoédition, 1995.

Jean-Louis Panicacci, L'occupation italienne du Sud-Est de la France, juin 1940-septembre 1943, Paris et Riom, De Borée, 2013.