Stèle de la déportation des Breillois

Légende :

Stèle évoquant la déportation au Piémont de la population breilloise en octobre 1944

Genre : Image

Type : Stèle

Source : © Cliché J-L Panicacci Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en couleur.

Date document : 29 octobre 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Alpes-Maritimes - Breil-sur-Roya

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Analyse média

Cette stèle, inaugurée le 29 octobre 1994 à l'occasion du 50e anniversaire de l'événement, évoque le transfert forcé au Piémont des habitants du village de Breil, décrété par le commandement de la 34e division allemande. Le texte utilise les expressions "d'exil", de "menace de l'occupant" et de " souffrances" des civils transférés de force, assimilés à "des victimes de la barbarie". En fait, les personnes concernées n'obtinrent pas le statut de "déporté" mais celui de "personne transférée en territoire ennemi", dans la mesure où il n'y a pas eu de sélection en fonction de critères raciaux ou politiques et que lieu de la "déportation" n'a pas été un camp de concentration mais une caserne d'où il était possible de sortir dans la journée pour travailler ou bien chercher à se ravitailler.


Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire de la Deuxième Guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Nice, Serre, 1997.

Contexte historique

A partir du moment où les unités américaines parvinrent à proximité des vallées de la Bévéra et de la Roya, les autorités militaires allemandes, craignant que des renseignements militaires puissent être communiqués aux parachutistes de la 1° ABTF puis aux artilleurs de la 44° AAA Brigade, décidèrent d'évacuer de force les populations des villages de Moulinet (454 personnes le 29 septembre en direction de Cuneo), Breil (1 002 personnes le 29 octobre), Fontan (401 personnes) et Saorge (359 personnes) le 13 décembre en direction de Turin. Dans chacun de ces villages, quelques dizaines d'habitants résidant dans des écarts parvinrent à demeurer sur place jusqu'à la libération du territoire ou bien à franchir les lignes et à se réfugier à Sospel (Breillois) ou dans la Gordolasque (Fontannais et Saorgiens). Plusieurs de ces fugitifs décédèrent sur des mines ou à cause du froid intense sévissant en altitude à la fin de l'automne. Une quarantaine de "déportés" moururent de maladie ou à cause de bombardement dans les casernes de Cuneo et de Turin. Les "déportés" furent rapatriés par la Suisse au cours du mois d'avril 1945.


Jean-Louis Panicacci, Les Alpes-Maritimes dans la guerre, 1939-1945, Paris et Riom, De Borée, 2013.