Pierre Dumas et les combats de la Libération

Légende :

Témoignage de Pierre Dumas recueilli par Jean-Olivier Viout dans le cadre d'un vidéogramme réalisé par l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre de la Savoie.

Genre : Film

Type : Témoignage filmé

Source : © ONAC de Savoie Droits réservés

Détails techniques :

Durée: 07'44 minutes

Date document : 2002

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Savoie

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Contexte historique

Dès l'automne 1940, Pierre Dumas fonde, avec des camarades du Lycée de Chambéry, un groupe des Jeunesses Gaullistes qui s'étend très vite à d'autres établissements. Sa première action consiste à de la création et de la diffusion de propagande. Il édite, avec des moyens de fortune, un petit journal clandestin, Notre Combat, qu'il tape à la machine. Il participe à la commémoration du 11 novembre 1940 au monument aux morts de Chambéry.

Au cours de l'année 1941, Pierre Dumas continue le recrutement et la diffusion de propagande. Par l'intermédiaire de Guy de Lavareille, il entre en contact avec des gens plus âgés que lui comme Gilbert Durand ou Henri Viltard et fait, ainsi, adhérer son groupe au mouvement Libération-Sud. L'appartement de ses parents, 17 rue de Boigne, à Chambéry, devient le dépôt du matériel destiné aux opérations de diffusion de propagande. Son père, François Dumas, chef de division à la Préfecture de Savoie, est alors bien au courant des activités de son fils. Il autorise l'imitation de sa signature sur de fausses cartes d'identités confectionnées au sein même de ses bureaux.

Au début de l'année 1942, Pierre Dumas est nommé chef de la Trentaine E. Il dirige, alors, de nombreuses opérations de renseignements et de propagande. Dans le même temps, il organise plusieurs manifestations patriotiques au pied du socle de la Sasson enlevée, le 24 mars en fin d'après-midi et le 14 juillet. Une autre se passe, le 14 octobre, dans les rues de Chambéry contre la mise en place de la Relève.

Dans la nuit du 18 au 19 avril 1943, au cours d'une opération de propagande, deux hommes de sa trentaine, René Fantin et René Vuillerme, sont arrêtés par les Italiens. Pierre Dumas accepte de se constituer prisonnier pour obtenir la libération de ses deux camarades. Il est interné à la caserne Hoche de Grenoble et subit cinq interrogatoires. Grâce au faux-témoignage de Jean Boëte et à sa version des faits préparée à l'avance, il est relâché assez vite. Mais il est fortement suspecté par les autorités de Vichy et doit se cacher. Gabriel Bariolade lui donne des cours dans ses différentes cachettes, ce qui lui permet de passer son baccalauréat de philisophie en juin à Grenoble. Il poursuit alors dans la même ville, des études de droit et de sciences politiques à l'université.

Au cours de l'année 1944, Pierre Dumas revient en Savoie à Saint-Badolph, où sa famille possède une petite résidence secondaire. Il y prend la tête d'un petit groupe de résistants dont Georges Caporale. Ce dernier en tant que jeune entrepreneur manie très bien les explosifs. Sous les ordres du capitaine Marius Berroir, Pierre Dumas organise, malgré de faibles moyens, des opérations de sabotages contre les voies de communication. La voie ferrée Chambéry - Culoz est particulièrement visée au lieu-dit Bois Plan. En juillet, il rejoint le maquis des Bauges au col du Marocaz. Il intègre la 1ère compagnie du capitaine Pierre Cazenavette, "Cathala", du 1er bataillon de l'Armée secrète (AS) de Savoie, avec laquelle il participe aux campagnes de Libération de la Combe de Savoie, en particulier à Saint-Pierre d'Albigny et de la Maurienne jusqu'à la prise de Modane, le 14 septembre. En novembre, après avoir effectué un séjour dans un hôpital à Aix-les-Bains, il est démobilisé. Il reprend alors ses études à l'Institut d'études politiques de l'Université de Paris. De 1953 à 1958, il est directeur commercial des Cartonneries de La Rochette.

Pierre Dumas s'engage dans une brillante carrière politique. Il est élu conseiller général du canton de Beaufort le 27 avril 1958. Le 30 novembre, il est élu député, sous l'étiquette de l'Union nationale républicaine (UNR), de la troisième circonscription (Chambéry-Maurienne). Par la suite, il occupe le poste de Secrétaire d'Etat aux travaux publics en avril 1962, dans le premier gouvernement Pompidou. Outre ses importantes fonctions politiques, il s'implique dans des grands projets de constructions d'infrastructures de transport alpin. Pierre Dumas meurt le 4 février 2004 à Chambéry, capitale savoyarde dont il a occupé le poste de maire de 1959 à 1977 et de 1983 à 1989. Il est titulaire de la Médaille de la Résistance française et de la Croix de Guerre 39-45.


Eric Le Normand in DVD-ROM La Résistance en Savoie, AERI, 2012.