Tableau de Marcelle Rivier

Légende :

L'exécution d'un résistant a été un sujet traité, à des fins diverses, par la photographie et la peinture.

Genre : Image

Type : Peinture

Source : © Collection Bernard et Danielle Sapet Droits réservés

Date document : non daté (vraisemblablement de 1946)

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Mirmande

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Analyse média

Tableau sans titre, non daté (vraisemblablement de 1946). Marcelle Rivier, résistante qui participe aux actions du maquis Caillet de Mirmande, a détruit tous ses tableaux antérieurs à 1947. Ce tableau représentant un maquisard fusillé, oublié dans un grenier, a échappé à la destruction. C'est une œuvre inédite qui n'a jamais été présentée.


Auteurs : Jean Sauvageon

Contexte historique

Le peintre Marcelle Rivier a pris aussi sa place dans le mouvement de Résistance.

Marcelle Rivier est née en 1906 à Lyon. Sa jeunesse se passe à Paris, puis en Argentine. Revenue à Paris dans les années 1920, elle suit les cours de peinture d'André Lhote. Celui-ci avait découvert le village de Mirmande et il y conduit son élève plusieurs étés de suite dans les années trente.

Après une période vagabonde entre Londres, Paris et New-York, elle s'installe à Mirmande en 1940. Pendant la guerre, elle expose à Valence. Elle héberge, à Mirmande, les peintres Lövenstein et Garbell. À Mirmande, elle est rapidement en contact avec Charles Caillet, ancien maire démis de ses fonctions par le gouvernement de Vichy, qui organise un groupe de résistants dès novembre 1942 qui se rattachera au réseau Buckmaster-Roger. Elle conduira Lövenstein à l'abbaye d'Aiguebelle pour le mettre à l'abri lors des rafles de février 1943.
Marcelle Rivier est agent de liaison. Elle porte des "bouts de papier" de Mirmande à Die, de Die à Lyon, de Lyon à Orange, souvent à bicyclette.

Elle abrite trois opérateurs radios qui assurent la liaison entre les réseaux français et l'état-major britannique. L'émetteur est caché chez Paul Besson et on l'apporte chez elle pour procéder aux émissions. Les opérateurs utilisent comme antenne le fil de fer dont Marcelle Rivier se servait pour étendre son linge. L'émetteur était sur la terrasse, en haut de la tour qui émergeait de sa maison. Les émissions des messages chiffrés avaient lieu deux demi-journées par mois, en morse.

En pleine bataille de la moyenne vallée du Rhône, dite "bataille de Montélimar", vers le 24 août 1944, elle peignait des drapeaux américains sur de la toile de parachute, les Américains étaient alors installés dans les collines derrière le village, dans la forêt de Marsanne, pilonnant les Allemands sur la RN 7. Caillet vient la chercher et lui dit que des jeunes gens s'étaient fait prendre aux Reys-de-Saulce et qu'elle devait aller les délivrer. Munie d'un brassard de la Croix-Rouge, elle va à la recherche des blessés. Elle est accueillie par des soldats allemands qui la conduisent devant un lieutenant. Les jeunes gens sont libérés, mais elle est gardée à leur place. Elle est embarquée dans un camion, à côté du lieutenant. Après des mitraillages par les avions alliés au franchissement du lit de la Drôme (le pont de Livron venait d'être détruit), le convoi poursuit sa route par Valence. Au passage à Tain, un colonel, voulant fuir, la fait descendre et prend sa place dans la cabine. La voilà libre, ce doit être le 30 août 1944.

Elle obtient la croix de guerre en 1945 et est titulaire de la carte de combattant volontaire de la Résistance.


Auteurs : Jean Sauvageon
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.