Officiers allemands du Majestic

Légende :

Officiers allemands de haut rang capturés par les soldats de la 2e DB lors de la prise de l'hôtel Majestic

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © National Archives and Records Administration, Washington Libre de droits

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 25 août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Le complexe hôtelier du Majestic, avenue Kleber, est occupé par le siège du Militärbefehlshaber in Frankreich (Haut commandement militaire allemand en France). Le Militärbefehlshaber in Frankreich est administré depuis le 25 octobre 1940 par le General der Infanterie Otto von Stülpnagel qui restera en place jusqu'au 31 janvier 1942, puis sera remplacé au poste de gouverneur militaire par son cousin le General der Infanterie Carl-Heinrich von Stülpnagel à partir du 13 février 1942. Ce dernier, ayant fait parti des conjurés voulant renverser Hitler dans l'attentat manqué du 20 juillet 1944, sera, après un suicide manqué, condamné à la peine de mort et pendu le 30 août 1944 à la prison de Plötzensee. Le général d'aviation Karl Kitzinger le remplacera quelques semaines avant de partir à son tour, le 17 août à la veille de l'insurrection. De nombreux services de l'administration allemande ont été installés à l'hôtel Majestic pendant l'occupation, la garnison en place le 18 août y est encore importante : officiers d'état-major, administratifs, civils

C'est au chef de bataillon Jacques Massu de la 2e DB qu'échoit la mission de s'emparer de l'hôtel Majestic le 25 août 1944. Il a campé la nuit précédente au Pont de Sèvres où ses hommes ont essuyé le retour inopiné d'une compagnie de DCA allemande. A dix heures, la colonne s'ébranle. Rue Michel Ange, avenue Mozart, rue de la Pompe, avenue Victor Hugo … l'Etoile. Le commandant Massu est renseigné sur les positions allemandes par les FFI. Une rafale de mitrailleuse venant de la rue de Presbourg les stope. Le char de tête tire … les défenseurs du petit blockhaus sont morts. A 14h30, la place de l'Etoile est atteinte. Les hommes établissent des barrages sur toutes les avenues.

La 5e compagnie du 2e RMT s'approche de l'avenue Kléber … les Sherman et les tanks Destroyer canonnent. Les Allemands réfugiés dans l'hôtel font savoir qu'ils veulent bien se rendre mais à une autorité militaire uniquement. Le commandant Massu accompagné du sergent-chef Dannic se présente à l'entrée de l'immense blockhaus donnant dans la rue La Pérouse. Un sniper abat Dannic. Massu entre et rassemble dans le hall une cinquantaine d'officiers dont deux colonels. Trois cents hommes de troupe se rendent. Au n° 24 de l'avenue Kléber, un petit détachement résiste encore dans l'immeuble des assurances l'Abeille. Massu y envoie le lieutenant Berne. 

Alors que les prisonniers sont conduits vers la Place de l'Etoile, une grenade incendiaire explose … le caporal-chef Néri est transformé en torche vivante, le commandant Mirambeau est blessé. Les civils présents se ruent sur les prisonniers allemands. Les Marsouins de la 2e DB ouvrent le feu … douze soldats allemands tombent sous les balles. On peut lire dans plusieurs ouvrages consacrés à la Libération de Paris que c'est un officier prisonnier qui a lancé cette grenade. Il l'aurait cachée sous sa capote avant de sortir de l'hôtel Majestic.