Contexte historique

La Petite Roquette, établissement cellulaire construit en 1832, est une maison d'arrêt et de justice pour les femmes. Ouverte en 1835, elle est tout d'abord entièrement consacrée aux mineurs, puis en 1865, une fois les enfants répartis dans les colonies pénitentiaires, aux femmes prévenues. Avec la destruction de Sainte Pélagie en 1899, elle devient la prison des détenus politiques, même si elle continue de recevoir des droits communs. A la veille de la guerre, elle ne constitue pas un établissement autonome ; administrée par un sous-directeur, elle fonctionne sous la haute direction du directeur de la Santé qui porte le titre de directeur des prisons de Paris, le plus prestigieux.
Par décision ministérielle du 1er décembre 1942, suite à l'augmentation de la population de l'établissement, on décide de confier la direction administrative de la prison à un directeur. En application de cette décision, la petite Roquette devient autonome, sauf en ce qui concerne les services économiques demeurés tributaires de ceux de la Santé. Elle accueille entre 1940 et 1945, toutes les prévenues politiques en instance de jugement dans la région parisienne et ne comporte aucun quartier de détention allemand. Il faut ajouter que le directeur de la petite Roquette se voit attribuer, pendant notre période, deux centres d'observation pour mineurs, l'un créé en avril 1941, fonctionnant rue de Crimée à Paris, l'autre créé en juillet 1943 à Villejuif. L'administration financière et économique de ces deux centres est rattachée à celle de la prison.