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Plaque en hommage à René Gitton et Claude Perrier

Légende :

Plaque en hommage à René Gitton et Claude Perrier, fusillés par les Allemands en août 1944. Elle est située 22 quai Stéphane Mallarmé à Vulaines-sur-Seine.

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Yves Meunier

Source : © Collection Yves Meunier Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleurs

Lieu : France - Ile-de-France - Seine-et-Marne - Vulaines-sur-Seine

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Contexte historique

Le 25 août 1944, les corps de René Gitton et Claude Perrier sont découverts sur les bords de la Seine à Vulaines-sur-Seine.

Déclaration de M. Barthélémy, exploitant forestier, demeurant à Fontainebleau (28/8/44) : « Le 25 août courant, vers 15 heures, en me promenant à proximité du pont de Valvins avec quelques camarades, j’ai appris qu’il y avait des hommes enterrés dans un champ. De notre propre initiative, nous nous y sommes rendus et avons découvert, enterrés légèrement, les cadavres de deux jeunes gens. Nous avons fait venir la camionette de monsieur Burlot, demeurant à Fontainebleau, qui a transporté les cadavres à la morgue. Je n’ai trouvé aucun papier sur ces cadavres. »

A la suite de cette déclaration, les gendarmes se rendent au service de l’état-civil de la mairie de Fontainebleau et réussissent à identifier les cadavres :
- PERRIER Claude, né le 28 mars 1925 à Bretz-sur-Loing (Seine-et-Marne), demeurant rue du grenier à sel à Samois-sur-Seine.
- GITTON René, né le 28 mai 1924 à Champagne-sur-Seine, demeurant rue Henri Schneider à Champagne-sur-Seine.

Poursuivant leur enquête, les gendarmes trouvent un témoin en la personne de M. Derreux, demeurant à Vulaines : « Le 19 août dernier, des militaires allemands m’ont arrêté car j’avais mis une branche sur une caisse de munitions qui se trouvait dans un fossé près de chez moi. J’ai été conduit par ces militaires dans un fourré sur les bords de la Seine, ainsi qu’un jeune homme qui avait, paraît-il été arrêté la veille. Nous avons été obligés de creuser un trou et ensuite, devant moi, le jeune a été tué de deux coups de pistolet. Pour mon compte, un militaire m’ayant déclaré que je pouvais partir, je n’ai rien vu de plus. Je ne connais pas le jeune homme qui a été fusillé devant moi, et ne l’avais jamais vu, néanmoins je me souviens très bien de sa physionomie. Sur la demande de jeunes gens de Fontainebleau, je suis allé le 25 courant leur montrer l’endroit où était le corps et ai constaté qu’un deuxième individu avait été abattu près du premier. »

Denise Coquelle, demeurant au hameau des Plâtreries, déclare que le jeune Perrier a été emmené sur l’autre rive par des Allemands montés dans une voiture amphibie qui venait du pont de Valvins. Selon plusieurs témoignages, il aurait été abattu pour avoir à plusieurs reprises manifester l’idée de tuer des Allemands au moment de l’arrivée des Américains. Le maire de Samois-sur-Seine a reçu les pièces d’identité de Claude Perrier, trouvées sur le corps d’un soldat allemand tué par les Américains au cours de combat dans la région de Châlons-sur-Marne.

Cette découverte permis de retrouver l’un des militaires, un Autrichien, présent au moment de ces exécutions qui déclara au service de sûreté en charge de son interrogatoire : « C’était à Vulaines près de Fontainebleau que vers la mi-août, trois jeunes FFI furent amenés au PC de notre détachement. Ces trois jeunes gens furent étendus sur le sol, les mains liés derrière le dos. Ils furent gardés par trois ou quatre volontaires miliciens ou waffen SS français en civil qui combattaient avec l’armée allemande. Pendant la nuit qui suivit, deux de ces FFI s’enfuirent à la faveur d’un relâchement de la surveillance. Le lendemain matin, un quatrième FFI nommé Daniel Derreux fut amené à notre détachement. Nous avions ainsi deux FFI comme prisonniers.

J’ai été chargé par le lieutenant Giesewetter (…) d’effectuer la préparation de l’exécution des deux FFI. Je dirigeais ce travail avec cinq hommes sous mes ordres. Nous nous trouvions à l’orée d’une forêt, et j’ai commandé au jeune FFI de creuser sa tombe. Je précise lui avoir dit en outre qu’il allait être exécuté immédiatement après ce travail terminé. Le jeune FFI mit environ trois quart d’heure pour creuser un trou large d’un mètre, long d’un mètre cinquante et profond de cinquante centimètres. C’est alors que le lieutenant Giesewetter accompagné d’un sous-lieutenant de la feldgendarmerie de Melun ou Fontainebleau est arrivé sur les lieux. Il ordonna sur le champ l’exécution du jeune FFI et demanda un volontaire. Spontanément un obergefreiter de Prusse Orientale dont j’ignore le nom se porta volontaire pour assassiner ce jeune homme. C’est ainsi qu’avec son fusil et à bout portant il lui tira une balle dans la poitrine.

Je précise que Daniel Derreux se trouvait avec moi à une dizaine de mètres du lieu où son camarade a été assassiné. »


Auteur : Fabrice Bourrée
Source : Archives départementales des Yvelines, 1604W14 (service de recherche des crimes de guerre, "crimes de guerre à Vulaines-sur-Seine")