Plaque en hommage à David Liberman

Légende :

Plaque en hommage à David Liberman, fusillé par les Allemands le 16 septembre 1941, située 17, rue Réaumur, Paris IIIe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 28 août 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Né le 1er février 1922 à Paris XIIe arr. ; fusillé comme otage le 16 septembre 1941 au Mont-Valérien (commune de Suresnes) ; maroquinier ; membre du Front national.

David Liberman demeurait 17 Rue Réaumur à Paris IIIe arr., exerçait le métier de maroquinier avec ses parents, sportif membre de la FSGT, naturalisé français, il n’était pas connu de la police comme communiste. Il adhéra au Front national, l’Humanité clandestine du 14 juillet 1941 titrait : « Manifestez, pavoisez tricolore. Témoignez votre solidarité à L’URSS. Formons le Front national de lutte pour l’indépendance de la France. À bas Hitler ! Vive L’URSS Vive la France ! » Il participa le 14 juillet 1941 à une démonstration patriotique sur les Grands Boulevards contre la présence des troupes d’occupation allemandes. Quelques groupes de jeunes se promenaient arborant des cocardes tricolores à la boutonnière. Interpellé, David Liberman était porteur d’une matraque et de tracts communistes appelant à l’action contre les Allemands. Incarcéré à la prison de la Santé, transféré le 15 août à Fresnes, il comparut le 19 août 1941 devant le tribunal militaire allemand de la Seine, fut condamné à neuf mois de prison.
Les militaires allemands firent l’objet de plusieurs actions menées par des résistants début septembre, le 6 vers 4 heures 30 du matin des sentinelles allemandes de faction devant la propriété d’un collaborateur dans le XVIe arr. essuyaient des coups de feu. Le même jour, vers 23 heures 30, l’adjudant Hoffmann était pris pour cible, rue Fontaine, XVIe arr. À la même heure, boulevard Bonne-Nouvelle, Ehwin Gerstner recevait plusieurs coups de poing au visage. Au moment où il prenait son billet à la station Dauphine, le matelot Denecke était blessé d’une balle à la cuisse le 10 septembre vers 19 heures 15. Enfin, le 11 sur les Champs Elysées le trésorier général Knop recevait un coup de matraque sur la tête.

Les autorités d’Occupation décidaient de fusiller dix otages le 16 septembre 1941 au Mont-Valérien. David Liberman dix-neuf ans était passé par les armes à 18 heures 30 au Mont-Valérien en compagnie de : Lucien Matheron vingt-et-un ans, René Joly quarante et un ans, Lucien Clément vingt-neuf ans, Albert Gokelaere vingt-six ans, André Bonnin vingt-quatre ans, Chil Opal cinquante ans, Isidore Bernheim soixante-douze ans, Henri Beckermann vingt-et-un ans et Léon Blum soixante-deux ans.

Le lendemain le quotidien Le Matin publiait un « Avis » avec les noms, accompagnés d’un texte du journal collaborationniste qui relevait que parmi les dix hommes qualifiés de « communistes » il y avait « cinq juifs » dont David Liberman. Un appel à la délation était lancé : « Tout Français, digne de ce nom, doit donc aider la justice à faire la lumière dans ces affaires et dénoncer les criminels. Les Français se le doivent à eux-mêmes, ils le doivent à leur famille ».
Le 19 septembre l’Humanité clandestine titrait : « Honte au général assassin Von Stülpnagel qui a fait fusiller à nouveau 10 otages parmi lesquels trois jeunes de 19 et 21 ans et un vieillard de 72 ans ». Les dix noms étaient suivis d’une phrase vengeresse : « Le sang de ces martyrs, victimes des cannibales fascistes, crie Vengeance ! et le jour viendra où l’ennemi Von Stülpnagel devra payer ».
David Liberman fut inhumé au carré des corps restitués aux familles au cimetière communal d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Après la Libération, une plaque commémorative fut apposée sur la façade de l’immeuble du 17 Rue Réaumur : « Ici demeurait Liberman David né le 1er février 1922, fusillé le 16 septembre 1941. Mort pour la France. Gloire à sa mémoire ».


Auteur : Daniel Grason, site Maitron en ligne

Sources : Arch. PPo., BA 1752, 77W 0715. – Arch. DAVCC Caen, B VIII dossier 3 (notes de Th. Pouty). – l’Humanité clandestine n° spécial du 14 juillet 1941, n° 129 du 19 septembre 1941. – Le Matin, 17 septembre 1941. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, ÉFR, 1979. – Site internet Mémoire des Hommes. – Site internet GenWeb. – Site internet CDJC.