Juliette Lesage, « Lilette l’infirmière »

Légende :

infirmière de la Résistance, agit intrépidement dans plusieurs maquis drômois

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : Inconnu

Source : © AERD Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

Juliette Lesage, dite « Lilette l’infirmière », porte ici l’uniforme de la Croix-Rouge.


Contexte historique

Juliette Lesage, familièrement appelée "Lilette" par tous les résistants drômois, était née en 1907 en Indochine d’un couple de hauts fonctionnaires coloniaux qui lui avaient donné une éducation religieuse stricte, mais généreuse. Rentrés en métropole, ceux-ci meurent peu après et Juliette se retrouve seule, sans argent et sans métier, à Grenoble.

Au début de 1943 est formée dans le nord de la Drôme une équipe d’urgence de la Croix-Rouge dans laquelle Juliette Lesage s’insère. Dans la clandestinité, cette équipe devra s’occuper des activités sociales et sanitaires de la Résistance embryonnaire. Jean Drouot (« l'Hermine ») est placé à sa tête. Quelques mois plus tard, près de Saint-Sorlin-en-Valloire, l'équipe des mousquetaires de « l’Hermine » est constituée, en particulier à l’initiative de Lilette. Celle-ci assure des liaisons, aide les familles des résistants arrêtés, commence à créer une organisation médicale.
Mais la nomination de Drouot-l’Hermine au commandement de l’AS (Armée secrète) disloque l’équipe. Lilette, installée à Valence, est au service de Drouot et de la mission Jedburgh-Union parachutée au début de 1944, pour lesquels elle assure des liaisons.
Le 6 juin, Lilette, conduisant son véhicule sanitaire, gagne le Vercors. Le 22 juin 1944, lors de la première attaque aérienne et terrestre du plateau de Combovin, elle se porte au secours des habitants du village. Elle est interceptée par les Allemands. Son véhicule, un camion portant l'insigne de la Croix Rouge, est transpercé par les balles allemandes et incendié. Blessée par une balle qui lui a traversé la jambe, Lilette ne peut rejoindre son objectif. Après le retrait des colonnes allemandes, elle est découverte cachée dans les buis par le groupe de René Ladet. Malgré sa blessure, elle continuait à soigner courageusement trois hommes blessés. Elle est transportée à l’hôpital de Saint-Martin-en-Vercors. Elle se retrouvera à l'hôpital de Die, puis à la Grotte de la Luire. Prisonnière, elle est emmenée à Grenoble où, prise pour une civile blessée par les bombardements, elle est libérée et évite la déportation.

Après la guerre, bien que célibataire, elle adopte une petite fille, s'installe à Grenoble et travaille comme assistante médicale. À la retraite, elle consacre ses loisirs au bénévolat en particulier au profit du Secours catholique.

Chevalier de l'Ordre national du Mérite, Croix de Guerre, Médaille de la Résistance. Elle est décédée en mars 1991 à Grenoble.


Auteurs : Robert Serre
Sources : Le Pionnier du Vercors n° 74, mars 1991. L’Écho de la 6e, n° 16, avril 1991. Henri Faure, Étais-je un terroriste ? Paul Dreyfus, Histoire de la Résistance en Vercors, Arthaud Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des F.F.I. de la Drôme, Pour l’amour de la France.