Plaque en hommage à Jean Morvan et Albert Di Fusco

Légende :

Plaque en hommage à Jean Morvan et Albert Di Fusco, tous deux fusillés par les nazis à Caen le 15 décembre 1941, située 26, rue de l'Eglise, Paris XVe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Jean Morvan

Né le 19 novembre 1888 à Saint-Lormel (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), Jean Morvan est domicilé au 24 Rue de l’Église à Paris XVe arr. où il exerce la profession de tailleur. Adhérent du parti communiste dès 1932 au 6e rayon de l’organisation, il fut appréhendé le 13 février 1935 pour distribution de tracts. Il diffusa l’Humanité à la criée en 1936 et 1937, fut responsable du Comité de défense de l’Humanité (CDH) et membre de la Fédération sportive du travail. Il interrompit son activité militante après l’interdiction du parti communiste en septembre 1939. Émile Billot lui demanda de s’occuper du matériel de propagande, tracts, papillons, affiches… et de le répartir. Il aurait adhéré au Front national pour l’indépendance de la France en mai 1941, il diffusait tracts et papillons dans un secteur de l’arrondissement. L’entrée des troupes nazies en Union soviétique le 22 juin 1941 provoqua une très forte réaction des militants communistes qui se mobilisèrent. La police remarqua une recrudescence de la diffusion de la propagande communiste dans l’arrondissement. Deux inspecteurs des Renseignements généraux interpellaient Émile Billot le 18 juillet 1941, Jean Morvan était appréhendé le même jour à 12 heures 30. Un paquet de tracts était posé sur une chaise de la salle à manger « Aux métallos du XVème » et « A la Population du XVème » édités par l’organisation clandestine ne laissaient aucune place au doute sur son implication. Les autres militants François Langouët et Georges Jensen chargés de la diffusion des tracts dans d’autres secteurs étaient interpellés le même jour, Joseph Di Fusco qui habitait le même immeuble que Jean Morvan était arrêté le lendemain. Incarcéré le 18 juillet à la prison de la Santé, inculpé pour « activité communiste », il comparut le 24 septembre 1941 devant la section spéciale de la Cour d’Appel de Paris. Il fut condamné à 15 ans de travaux forcés pour « détention et diffusion de brochures et de tracts communistes ». Le 25 septembre sous le titre : « La répression de la propagande communiste », le quotidien collaborationniste Le Matin annonça le verdict. Le 1er octobre, il était envoyé à la centrale de Caen (Calvados). En représailles aux attentats des résistants contre les militaires allemands, le 14 décembre 1941, le général Von Stülpnagel faisait paraître dans la presse collaborationniste un « Avis » : « Ces dernières semaines, des attentats à la dynamite et au revolver ont de nouveau été commis contre des membres de l’Armée allemande. Ces attentats ont pour auteur des éléments, parfois même jeunes, à la solde des Anglo-Saxons, des Juifs et des Bolcheviks et agissant selon les mots d’ordre infâmes de ceux-ci. Des soldats allemands ont été assassinés dans le dos et blessés. En aucun cas, les assassins ont été arrêtés ». Le lendemain soixante-dix otages étaient fusillés au Mont-Valérien, neuf à Châteaubriant, trois à Fontevraud et treize à Caen dont Jean Morvan. 


Joseph Di Fusco

Né le 8 septembre 1906 à Marseille (Bouches-du-Rhône), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 à Caen (Calvados) ; cantonnier à la ville de Paris ; militant communiste de Paris ; résistant. Fils de Cosmo et de Maria, née Di Marco, Joseph Di Fusco était marié, un enfant naquit en 1936. La famille demeurait Marseille, il adhéra et milita de 1936 à 1938, fut mobilisé de décembre 1939 à juillet 1940 dans un régiment colonial à Toulon (Var). Le 23 mai 1940, il comparut devant le 2e tribunal militaire à Marseille, fut condamné à 3 ans de prison pour « outrages à supérieur ». La peine fut-elle amnistiée ? Il quitta la ville. À leur arrivée de Marseille, la famille habita au 127 Rue Saint-Charles à Paris XVe arr., puis au 24 Rue de l’Eglise dans le même arrondissement, sa femme était la concierge de l’immeuble. Il demeurait dans le même immeuble que Jean Morvan, également militant communiste. Cantonnier à la Ville de Paris dans le XVIe arr., il était apprécié pour son sérieux et sa ponctualité, ses chefs l’estimaient. Il prit une part active à la diffusion de la propagande du parti communiste dans le XVe arr. de Paris, était responsable d’un secteur de trois groupes de diffuseurs de la propagande clandestine. Le 22 juin 1941 les troupes nazies envahissaient l’Union soviétique, la police française remarqua une recrudescence de la propagande clandestine. Des policiers des Renseignements généraux interpellaient Émile Billot le 18 juillet 1941, Jean Morvan était appréhendé le même jour ainsi que François Langouët et Georges Jensen chargés de la diffusion des tracts dans d’autres secteurs, et Joseph Di Fusco le 19 juillet. Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, il déclara qu’il ne militait plus depuis l’interdiction de septembre 1939. Un carnet de souscription au profit du Comité populaire des chômeurs du XVe arr. était saisi à son domicile, il affirma : « Ce carnet est ancien ». Un autre carnet trouvé sur lui portait des indications manuscrites sur l’activité de l’organisation. Il rétorqua qu’il l’avait trouvé un mois plus tôt dans une rue. « Pourquoi l’avez-vous gardé ? » demanda un inspecteur, « Parce que ce carnet avait encore des pages vierges » répliqua-t-il. Tous comparaissaient le 24 septembre 1941 devant la section spéciale de la Cour d’Appel de Paris. Le tribunal apprécia que la « détention de documents [à son domicile] établissait sa participation à la propagande clandestine », Joseph Di Fusco fut condamné à 20 ans de travaux forcés, son transfert à la centrale de Caen s’effectua à une date inconnue. Le 25 septembre sous le titre : « La répression de la propagande communiste », le quotidien collaborationniste Le Matin annonça le verdict. Le 1er octobre, il était envoyé à la centrale de Caen (Calvados). En représailles aux attentats des résistants contre les militaires allemands, le 14 décembre 1941, le général Von Stülpnagel faisait paraître dans la presse collaborationniste un « Avis » : « Ces dernières semaines, des attentats à la dynamite et au revolver ont de nouveau été commis contre des membres de l’Armée allemande. Ces attentats ont pour auteur des éléments, parfois même jeunes, à la solde des Anglo-Saxons, des Juifs et des Bolcheviks et agissant selon les mots d’ordre infâmes de ceux-ci. Des soldats allemands ont été assassinés dans le dos et blessés. En aucun cas, les assassins ont été arrêtés ». Le lendemain soixante-dix otages étaient fusillés au Mont-Valérien, neuf à Châteaubriant, trois à Fontevraud et treize à Caen dont Joseph Di Fusco et Lucien Sampaix.


"Jean Morvan" par Daniel Grason pour le Maitron en ligne
SOURCES : Arch. PPo., 77W 86, 77W 1708, BA 2057. – Arch. DAVCC Caen, B VIII dossier 2 (notes de Th. Pouty). – Le Matin, 25 septembre 1941. – Site internet ONAC Caen. – Site internet GenWeb. — État civil en ligne cote 5MiEC 1898.

"Joseph Di Fusco" par Daniel Grason pour le Maitron en ligne
SOURCES : Arch. PPo., 77W 69, 77W 1708, BA 2057. – Arch. DAVCC Caen, B VIII dossier 2 (notes de Th. Pouty). – Centre de Recherche d’Histoire Quantitative, Livre Mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, Conseil général du Calvados et Direction des archives départementales, 2004 (notes Jean-Pierre Besse). – Arch. Com. Marseille, listes citées. – Rouge-Midi 5 septembre et 15 décembre 1944. – Le Petit Provençal, 10 février 1934 (notes Antoine Olivesi). – Le Matin, 25 septembre 1941. – Site internet ONAC Caen. – Site internet GenWeb.