Plaque en hommage à la résistante Rose Blanc (1)

Légende :

Plaque en hommage à la résistante communiste Rose Blanc, dirigeante de l'Union des Jeunes Filles de France et proche de Danielle Casanova, déportée et assassinée à Auschwitz, située 18, rue Auguste-Chabrières, Paris XVe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Née le 24 septembre 1919 à Elne (Pyrénées-Orientales), morte en déportation le 15 mars 1943 ; militante communiste, animatrice de l’UJFF dans les Pyrénées-Orientales.

Née dans une famille de huit enfants dont le père était agriculteur, Rosette Blanc quitta l’école à l’âge de quatorze ans, après avoir passé le Certificat d’études. Sa famille fut contrainte de s’installer à Perpignan, car le père était mort prématurément et la laissait dans la pauvreté. Rosette Blanc fit des ménages, mis elle ne resta pas longtemps dans la capitale du Roussillon. Elle alla travailler comme femme de ménage chez un inspecteur de police puis, après quatre mois, chez un oncle à Paris qui lui permit d'apprendre la dactylographie à l’école Pigier. C’est pendant son séjour parisien que Rosette Blanc eut ses premiers contacts avec des militants communistes. De retour à Perpignan (1935), ses frères lui parlèrent de la Jeunesse communiste locale à laquelle elle adhéra bientôt. Dès 1936, elle joua un rôle important dans la direction de la « Région catalane des Jeunesses communistes » (nom de l’organisation de la JC dans les Pyrénées-Orientales). Elle organisa notamment l’UJFF dans le département : création de cercles dans les communes rurales et visites constantes des organisations locales les plus faibles... Comme l’écrit Léo Figuères, Rosette Blanc, en dépit d’« une vie matérielle précaire » et d’« une santé fragile », « se montra une animatrice exceptionnelle, une organisatrice de talent, sérieuse et enjouée à la fois ». « C’était une jeune fille très dynamique, très sensible » (Pierre Terrat*, militant communiste et syndicaliste dans les PO). Le 26 décembre 1936, elle assista au 1er congrès de l’UJFF.

Secrétaire de l’UJFF et membre du bureau fédéral de la « Région Catalane des JC », elle fut une des principales organisatrices du « Festival de la tradition catalane » (juillet 1937). Ce festival fut une des plus imposantes manifestations populaires de solidarité avec la lutte des peuples d’Espagne contre le fascisme. Lors de la dissolution du Parti communiste, elle participa à la direction clandestine de l’organisation communiste de Perpignan.
Au début de 1940, le Comité central du PC lui demanda d’assurer les liaisons entre les organisations du Parti. Rosette Blanc accepta d’assumer cette tâche délicate. En juin 1940, elle se trouvait à Perpignan puis à Bordeaux. En 1941, elle était une proche collaboratrice de Danielle Casanova qui assurait à la direction du Parti communiste les relations avec les femmes, la jeunesse, les intellectuels... Son activité clandestine avait obligé Rosette Blanc à adopter le pseudonyme d’"Amélie Garrigue".
Arrêtée par la police française au début de mars 1942, dans sa planque du 18, rue Chabrières (XVe arr.), Rosette Blanc fut d’abord incarcérée à la Santé où elle resta au secret jusqu’au 24 août 1942, date de son transfert au fort de Romainville. Elle écrivit alors à sa famille : « Il n’y a pas à espérer une libération individuelle, mon dossier est très chargé et les interrogatoires ont été significatifs pour la police que j’ai indisposée par mon mutisme. Malgré les menaces, je suis resté ferme comme un roc. »
Le 24 janvier 1943 un convoi, la transféra au camp d’Auschwitz où elle devait périr (le 15 mars 1943 du typhus) comme la plupart de ses compagnes de convoi. l'un de ses frères avait été déporté au camp de Mauthausen. Ses sœurs furent d’actives militantes de l’UJRF.


AUTEUR : André Balent pour le Maitron en ligne

SOURCES : Le Travailleur Catalan, hebdomadaire de la « Région catalane du Parti communiste » où elle signait de nombreux articles du nom de « Rosette » (1936-1939).
— Dossier réuni par Étienne Frenay : « Rose Blanc une militante, une héroïne ", Le Travailleur Catalan, 11 mai 1973 (ce dossier comprend, outre une correspondance inédite de Rosette Blanc, de nombreux témoignages de militants communistes catalans qui connurent Rosette Blanc).
L’Union des femmes françaises aux femmes héroïques mortes pour que vive la France, Livre d’or dédié aux femmes héroïques mortes pour que vive la France ; 5e fascicule, supplément au journal Femmes françaises, n° 406 (avec photo).