Plaques en hommage au personnel de l'hôpital Lariboisière, Paris Xe

Légende :

Plaques en hommage au personnel de l'hôpital Lariboisière, situées dans l'hôpital, près de la chapelle, 2, rue Ambroise-Paré, Paris Xe

Genre : Image

Type : Plaques

Source : © Département AERI Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques en couleur (voir album).

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

L’hôpital Lariboisière fut pendant la guerre 1939-1945 mis entre parenthèses de l’Assistance Publique. En effet, les locaux et le personnel technique furent successivement réquisitionnés au profit d’une armée d’occupation (les Allemands) et d’une armée de libération (les Américains). Le 26 juillet 1940, l’hôpital devint Kriegslazarett pour la Wehrmacht. Les médecins, les infirmières (les schvester), et bien entendu les malades étaient allemands ; le médecin-chef était teuton. La discipline était stricte, chacun faisait ce pourquoi il était désigné : il y avait au sous-sol une prison pour les soldats trop turbulents.
Il y avait à côté un directeur français délégué par l’AP et une soixantaine d’agents assurant les services généraux : cuisine, entretien, buanderie. Chaque communauté vivait de son côté, communiquant avec l’autre par l’intermédiaire d’un interprète (longtemps ce fut un…. Suisse).
Le débarquement de juin 1944 bouleversa les données. Lariboisière devint un véritable hôpital de guerre : il recevait des grands blessés, brûlures étendues (le napalm était devenu une arme), fracas des membres, plaies surinfectées…. Il fallut mettre des lits partout, puis des brancards et des matelas à même le sol dans la chapelle et sur deux rangées dans la grande galerie. Le personnel allemand débordé accepta d’être aidé pour les soins par des infirmières françaises mais on manquait de tout : l’odeur était épouvantable.

A la veille de la libération de Paris, les Allemands évacuèrent rapidement les lieux, rapatriant les blessés transportables sur l’Allemagne et regroupant les autres à la Pitié. L’hôpital resta vide pendant les violents combats de la Libération. On se préparait à réouvrir lorsque, fin septembre 1944, tomba un nouvel ordre de réquisition au profit de l’US Army. La coexistence reprit mais paradoxalement elle donna lieu à plus d’incidents que la première car les Américains étaient nettement plus pétulants et regorgeaient de choses oubliées et bien tentantes : cigarettes, bas de soie, chocolat, linge, nourriture. Ceci suscita des vocations de chapardeurs et même de voleurs. Pour la première fois, on put utiliser de la pénicilline à Lariboisière.
A la Noël 1945, la bataille des Ardennes recréa une période d’intense activité chirurgicale : les blessés débarquaient aux gares de l’Est et du Nord et une noria d’ambulances les amenait à l’hôpital où on ne leur donnait pratiquement que les premiers soins. Le front s’éloignant, le calme revint peu à peu jusqu’à l’armistice de mai 1945. Dès le lendemain, les Américains pliaient bagage et l’hôpital fut enfin rendu à sa vocation civile.