Voir le verso

Croix de Lorraine et plaque en hommage aux fusillés d'Orphin

Légende :

Située à Orphin, chemin des Quatre Vents, la plaque de marbre est apposée sur le socle d'une croix de Lorraine en chêne. Elle porte l'inscription : "Ici furent fusillés par les Allemands le 18 août 1944, Fernand MOERHING 40 ans,  Roger MATTER 39 ans, Albert PATTE 23 ans"

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleurs

Date document : 21 septembre 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines - Orphin

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

L'ensemble a été construit en 1944 par M. Doremieux avec l'aide de plusieurs habitants et financé par des particuliers.


Contexte historique

Le 17 août 1944, les troupes allemandes, de passage à Orphin, ont fait feu sur cinq personnes à la sortie ouest du village, sur le chemin de grande communication n°150, où elles ont été abandonnées sur place. Une de ces personnes est décédée sur le coup et deux autres sont décédées à l’hôpital de Rambouillet.

- PATTE Albert, demeurant 111 rue Picpus à Paris (12e), né le 12 février 1920 à Paris (6e arrondissement), réfractaire au STO, ouvrier agricole à Orphin, est tué sur le coup.
- MEORHING Fernand, demeurant à Orphin, né le 4 janvier 1904 au Havre, est décédé à l’hôpital de Rambouillet
- MATTER Roger, né le 3 septembre 1904 au Havre, domicilié 11 rue du Prieuré à Epernon, est décédé à l’hôpital de Rambouillet le 18 août 1944.

Les deux autres personnes, blessées, étaient domiciliées à Orphin :
- BOUDIER Paul, né le 29 janvier 1903 à Bobigny, blessé à la cuisse droite
- BERNARD François, né le 11 avril 1918 à Guisegriff (Morbihan), ouvrier agricole chez monsieur Féron, maire d’Orphin, blessé au bras gauche.

Les témoignages divergent sur l’origine de cette expédition punitive.

Témoignage de Paul Boudier, l'un des deux blessés : « Le 17 août 1944 alors que je me promenais en compagnie de PATTE Albert, ouvrier agricole au service de M. Coolen à Orphin, j’ai été surpris par une voiture allemande qui venait de la direction de Sonchamp. A ce moment, je me trouvais à la sortie d’Orphin en direction d’Epernon. Là se trouvaient déjà plusieurs personnes dont un habitant d’Epernon. Ce dernier qui portrait un fusil allemand à l’épaule avait fait quelques instants avant feu sur un soldat allemand isolé. Ce soldat qui n’avait pas été touché avait réussi à se sauver. Il est à supposer que la voiture montée par les Allemands avait été alertée par le soldat allemand en question qui les avait rejoints car ils sont venus directement sur notre groupe et ont fait feu sans explication. La fusillade passée, ils ont fait demi-tour et sont repartis en direction de Sonchamp. Au cours de cette fusillade, Albert Patte a été tué sur le coup. Le nommé Moerhing, habitant Orphin, et un habitant d’Epernon ont été grièvement blessés et sont morts le lendemain des suites de leurs blessures. Quant à moi, j’ai été blessé à la cuisse droite, par une balle de mitraillette, mais la blessure était sans gravité. Une autre personne qui travaillait à l’époque à Orphin a été également blessée au bras. »

Selon le témoignage de Robert Mesnil, épicier à Orphin, les deux habitants d’Epernon, étaient venus à Orphin chercher quatre prisonniers allemands, faits par un char américain, le 16 août, et gardés par des jeunes gens d’Orphin. Ils ont été surpris par des SS revenus sur les lieux.


Fabrice Bourrée

Sources : Archives départementales des Yvelines, 1604W12 (Service de recherche des crimes de guerre, affaire d'Orphin).