Plaque en hommage au syndicaliste communiste Maurice Gardette

Légende :

Plaque en hommage au syndicaliste communiste Maurice Gardette, fusillé à Chateaubriant le 22 octobre 1941, située 113, rue du Chemin-Vert, Paris XIe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Né le 20 juin 1895 à Paris (XXe arr.), fusillé par les Allemands le 22 octobre 1941 à Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; ouvrier métallurgiste puis artisan : conseiller municipal communiste du XIe arr. de Paris (1936-1940).

Fils d’Élise Pignot, marchande des quatre saisons, et de Nicolas Gardette, ouvrier métallurgiste qui mourut en 1909 alors que Maurice n’avait que quatorze ans, il était le quatrième d’une famille de sept enfants. Il fut reçu au certificat d’études primaires, devint apprenti métallurgiste à l’âge de douze ans et adhéra au syndicat des tourneurs en optique CGT en 1911. Cinq ans plus tard, il entra au conseil du syndicat en instruments de précision.
Nous ignorons la situation militaire de Gardette. Était-il réformé ou affecté spécial dans une usine ?

En 1917, membre du Comité pour la reprise des relations internationales, il dirigea les grèves dans le XIIIe arr. de Paris. Il siégeait, en 1919, au Comité d’entente de la Métallurgie de la région parisienne. Rien n’atteste son appartenance au Parti socialiste mais, au lendemain du congrès de Tours (décembre 1920), il adhéra au Parti communiste. Cependant, son militantisme resta essentiellement syndical. Il fut désigné en 1925 comme secrétaire de la 11e section CGTU des Métaux. Trois ans plus tard, Gardette s’installa artisan tourneur-repousseur dans le XIe arr. Ses activités se modifièrent alors. Dirigeant des organisations de locataires, il créa la 11e section de la Confédération du petit commerce et de l’artisanat, puis le Groupement de défense des petits commerçants, industriels et artisans du XIe arr. En 1932, il contribua à la création des comités Amsterdam-Pleyel de son arrondissement, tout en soutenant le Secours rouge international. Le Parti communiste ne semble pas lui avoir confié de responsabilités importantes avant son entrée au comité régional Paris-Ville en 1938.
Candidat communiste aux élections municipales des 5 et 12 mai 1935 dans le XIe arr. de Paris (quartier Saint-Ambroise), il recueillit 2 023 voix sur 10 174 inscrits ; le socialiste Farbmann en obtint 939 et se désista pour lui. Il fut cependant battu par 3 390 voix contre 3 597 à Alfred Lallement. Le décès de celui-ci provoqua de nouvelles élections les 15 et 22 novembre 1936. Placé en tête dès le premier tour avec 2 960 voix sur 8 534 votants, et 10 989 inscrits (Farbmann, SFIO, 1 006), il triompha au second tour avec 4 486 voix sur 8 616 votants. Gardette siégea à la 4e commission du conseil municipal : Enseignement et Beaux-Arts.

La préfecture de la Seine le déchut de son mandat pour appartenance au Parti communiste le 21 janvier 1940.
Interné administrativement le 10 décembre 1939, il séjourna au Centre de Baillet (Seine-et-Oise) puis à l’île d’Yeu, à la prison de Fontevrault-l’Abbaye (Maine-et-Loire), à celle de Clairvaux (Aube) à partir du 20 janvier 1941 et enfin à Châteaubriant (Loire-Inférieure) où il arriva le 15 mai.
Désigné comme otage, il fit partie des vingt-sept militants fusillés par les Allemands le 22 octobre 1941. Il aurait écrit sur une planche de la cabane des condamnés à mort : « Je meurs courageux, plein de foi révolutionnaire. »
Il s’était marié le 4 septembre 1926 à Paris XIe arr.

Une plaque commémorative a été apposée sur la façade de son immeuble, 113, rue du Chemin-Vert (XI arr.).
Il était l'un des six conseillers municipaux et conseillers généraux de la Seine fusillés avec Jules Auffret, Corentin Cariou, René Le Gall, Léon Frot et Jean Grandel.


Auteurs : Jean Maitron, Claude Pennetier

Sources : Arch. PPo. 101. — Arch. Dép. Seine, D3 M2 n° 5. — Arch. A. Marty, E VIII. — L’Humanité, 6 et 13 mars 1965. — Le Conseil municipal, nos édiles, op. cit. — Lettres des fusillés de Châteaubriant, 1954. — État civil de Paris Xe et XIe arr. — RGASPI, pas de dossier personnel au Komintern ; la situation est la même pour la plupart des conseillers municipaux fusillés (désintérêt ou déplacement des dossiers vers un autre service ?).