René Ladet

Légende :

René Ladet est un des résistants drômois qui a mené des actions importantes et qui est très connu par ses nombreux travaux de recherche sur cette période.

Genre : Image

Type : Portrait

Producteur : Inconnu

Source : © AERD Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique.

Date document : environ 1942

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Portes-lès-Valence

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Analyse média

Photo remise par René Ladet lors de l’élaboration de la brochure ONAC (Office national des anciens combattants).

Sur cette photo, René Ladet porte encore l’uniforme militaire. Sa poitrine est déjà ornée de nombreuses barrettes élogieuses. Les actions audacieuses qu’il effectuera dans la Résistance, et sa blessure accidentelle provoquée par l’explosion du sac de « Gammons » d’un camarade, lui donneront un autre visage.


Auteurs : Jean Sauvageon et Robert Serre

Contexte historique

René Ladet est né le 5 mai 1922 à Orange (Vaucluse).

Engagé volontaire le 16 février 1941 dans la Marine nationale à Toulon. Sur sa demande, il est affecté à Casablanca (Maroc) pour y suivre des cours et préparer l'examen de Maistrance. Revenu à Toulon où il est embarqué sur le croiseur Jean de Vienne, il participe au sabordage de la flotte française, en particulier de son navire, le 27 novembre 1942. Trois jours après, il est placé en congé d'armistice.

Le 15 décembre 1942, il entre dans la Résistance armée. Avec sept jeunes de Portes-lès-Valence, René Ladet (« Jeannot ») constitue un groupe-franc de sabotage, essentiellement sur les chemins de fer qu’il connaît bien, étant fils de cheminot et installé à Portes-lès-Valence, dotée d’une importante gare de triage sur l'axe ferroviaire stratégique de la vallée du Rhône. Sous ses ordres, cette formation, qui se renforce d’hommes et de femmes, réalisera de nombreuses actions contre les voies ferrées et le matériel ferroviaire de la région, au total 43 opérations positives. La rotonde, les locomotives, les rails sont autant de cibles dont la destruction, même momentanée, gêne considérablement l’occupant. C'est au cours de cette période qu'il rencontre et épouse Suzanne. Ils auront deux enfants. Recherché par la Gestapo et la Milice, René Ladet est muté à Nîmes où il poursuit ses « activités ». C’est ainsi que, le 4 février 1944, il participe à l’attaque de la prison centrale qui permet l’évasion spectaculaire de 24 maquisards emprisonnés.

Le 6 juin 1944, René Ladet à la tête de son unité rejoint le maquis à Combovin. Sa formation devient sur ordre la 8e compagnie du 2e bataillon du secteur Centre-Drôme, chargée de la défense des contreforts sud-ouest du Vercors. Lors de l'attaque allemande du 28 juin 1944 à La Rochette-sur-Crest et Ourches, le sous-lieutenant René Ladet est grièvement blessé sur le plateau de Combovin (perte de l'œil droit, traumatisme crânien, nombreux éclats aux membres inférieurs). Il est laborieusement évacué sur l'hôpital de Die, où les docteurs Rigal et Laigle, médecins de la Résistance, l’opèrent. Lors de l'attaque générale contre le Vercors le 21 juillet I944, il doit fuir : il restera camouflé pendant deux semaines dans les bois de Romeyer, sans soins ni ravitaillement, avec vingt-cinq blessés et infirmiers. À la tête de sa compagnie, il participe à la libération de Portes-lès-Valence, puis de Valence, les 30 et 31 août 1944.

En juin 1945, le sous-lieutenant René Ladet est intégré dans l'armée active, affecté au 99e RIA à Satonay-Camp. En 1946, il rejoint l'École militaire (EPO) à Aix-en-Provence. Sur sa demande, il est affecté au DCRE, à Sidi-Bel-Abbès, puis au 1er REI (Légion étrangère). Début 1952, il est désigné pour servir en Indochine où il reste jusqu'au mois d'octobre I954. Le 1er décembre 1956, René Ladet est placé en retraite proportionnelle.

En 1957, il entre à la Société des Huiles Castrol comme représentant, puis inspecteur de la région sud-est de la France. En 1976, suite à ses blessures de guerre, il est frappé d'une cécité totale. Après des soins à l'hôpital militaire Desgenettes à Lyon, il retrouve la vue de l'œil gauche et reprend une activité à temps partiel. Mais en 1982, il est mis en position de retraite, après deux ans d'invalidité civile, suite à des problèmes cardiaques. Le capitaine (ER) René Ladet bénéficie d'une pension militaire d'invalidité de 80 %.
Il participe alors à faire connaître la Résistance par de nombreuses activités associatives :
- Président du Comité d'entente et vice-président de l'UMAC (Union des mutilés et anciens combattants) à Portes-lès-Valence.
- Vice-président de l'Union départementale des combattants volontaires de la Résistance.
- Vice-président - documentaliste des Archives de la Résistance de la Drôme.
- Président du Comité d'histoire de la fédération des unités combattantes de la Résistance et des FFI (Forces françaises de l'intérieur) de la Drôme.
- Délégué départemental de l'Association nationale des médaillés de la Résistance française.
- Membre de la section Drôme de l'Association nationale entraide de la Légion d'honneur.
- Membre de la commission des attributions des cartes à l'ONAC de la Drôme.
- Membre de la commission départementale de l'Information historique pour la paix à la préfecture de la Drôme.
Ses écrits participent aussi au travail de mémoire. En 1987, il publie Ils ont refusé de subir. Mémoires d'un corps-franc et d'une compagnie FFI. Il donne des articles dans diverses revues. Il contribue en outre à l’ouvrage de référence Pour l'amour de la France. Drôme-Vercors. 1940-1944. Les deux dernières années de sa vie, il participe à l'élaboration du dévédérom La Résistance dans la Drôme, le Vercors.

Il décède le 14 février 2005.

Médaille de la Résistance (octobre 1945). Chevalier de la Légion d'honneur (janvier 1947), Croix de guerre avec palme. Croix du combattant 1939-1945 avec barrette. Croix du combattant volontaire de la Résistance. Médaille des blessés. Ordre national du mérite (novembre 1992).


Auteurs : Jean Sauvageon et Robert Serre
Sources : René Ladet, Ils ont refusé de subir. Mémoires d'un corps-franc et d'une compagnie FFI, 1987. Pierre Balliot, Le chaudron, récit des combats entre Montélimar et Valence du 22 au 30 août 1944. Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Drôme-Vercors 1940-1944, Valence, édition Peuple Libre, 1989.