Stèle en mémoire de Maurice Tardat

Légende :

Stèle en mémoire du chef régional du réseau CND Castille Maurice Tardat, déporté et mort à Buchenwald le 23 mai 1944, située au cimetière de l'Est, 139, rue Larevellière, à Angers

Genre : Image

Type : Stèle

Source : © Cliché Joseph Ripoche Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en couleur.

Lieu : France - Pays de la Loire - Maine-et-Loire - Angers

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Contexte historique

Né le 20 juin 1891 à Philippeville en Algérie, gravement blessé pendant la guerre 1914-1918, il est réformé le 26 septembre 1915. En mai 1916, il entre à la corderie Bessonneau à Angers.
En juin 1940, il dirige l'atelier des longes de cette corderie tandis que son épouse, Isabelle Poutiers, est responsable d'un magasin de fournitures pour bureaux de dessin et d'un atelier de reproduction industrielle de plans, 29, rue Saint-Julien. Dès les mois de septembre et octobre 1940, Maurice Tardat rassemble autour de lui un petit noyau de résistants recrutés parmi ses amis, anciens combattants. Les plans copiés et les informations collectées, principalement d'ordre militaire, par l'intermédiaire de l'atelier de reproduction au service de l'armée d'occupation allemande, sont transmis à l'Intelligence Service par son neveu Jean Poutiers.
Après l'arrestation de ce dernier, le 28 mars 1941, le groupe perd tout contact avec Londres. Maurice Tardat rejoint la Confrérie Notre-Dame, dirigée par le colonel Rémy, à compter du 1er juin 1941. Le groupe de Tardat prend le nom de "CND Castille", lui-même ayant le pseudonyme de "Remember 21".
Arrêté une première fois en août 1942, il est libéré, faute de preuves. Mais un an plus tard, son réseau est décapité lors d'une grande rafle opérée par la Gestapo. Maurice Tardat est arrêté le 16 septembre 1943. Emprisonné au Pré-Pigeon, il prend le chemin de la déportation. J. Pannetier, aumônier à l'hôpital de Sablé, déporté avec lui, raconte : "Nous fîmes plus ample connaissance dans le wagon cellulaire qui nous emmena à Compiègne, escortés de mitraillettes. Monsieur Tardat se révéla plein d'entrain, d'un moral à toute épreuve, encourageant chacun dans le support des mauvais jours comme dans l'espoir d'une prompte délivrance. C'était l'attitude du Chef sans défaillance, du Chef qui paraissait honoré et fier d'avoir à souffrir pour une grande cause, du Chef pénétré de la confiance dans le succès... La santé de Maurice Tardat était désormais fortement ébranlée. Il donnait l'impression d'une pauvre loque humaine - excusez l'expression - qui se raidissait par des sursauts d'énergie pour tenter de résister, pour vivre, et revenir. Il avait tant foi en la libération toute proche. Les colis fréquents et abondants de Madame Tardat et les nôtres, partagés bien fraternellement, l'ont prolongé les mois d'avril, de mai, et de juin... La veille de sa mort, c'était jour mensuel de correspondance pour la France. Il m'a dicté tout doucement sa dernière lettre, où les règlements obligeaient à dire qu'il se portait bien et que tout allait pour le mieux. Il avait ajouté: " Vous enverrez à ma compagne si dévouée et si bonne pour moi, ma suprême pensée".

Maurice Tardat est mort de la dysenterie au camp de concentration de Buchenwald, le 23 mai 1944.

Le 19 octobre 2004, une plaque commémorative a été apposée au 29, rue Saint-Julien à Angers, en son honneur.


Site de la Fédération nationale des Combattants Volontaires (FNCV), consulté le 24 octobre 2014.