Voir le recto

Allée Claude Lamirault, Maisons-Laffitte

Légende :

Allée Claude Lamirault, Maisons-Laffitte
Au verso, portrait de Claude Lamirault (coll. Musée de l'Ordre de la Libération, Paris, DR).

Genre : Image

Type : Nom de rue

Producteur : Antoine de La Rochebrochard et Vincent Feurgard

Source : © Antoine de La Rochebrochard et Vincent Feurgard Libre de droits

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Né le 12 juin 1918 à Paris (XVIème), Claude Lamirault est issu d'une famille bourgeoise de Maisons-Laffitte. Maurassien, il adhère à l'Action française. Cagoulard, il aurait eu une responsabilité dans l'assassinat des frères Rosselli, le 9 juin 1937. Condamné à huit jours de prison en 1938 pour voies de fait sur un agent, il s'engage dans l'armée pour échapper aux poursuites judiciaires.

Il fait la campagne de 1939-1940 au 27e bataillon de chasseurs alpins en garnison à Annecy où il fait la connaissance de camarades qui seront les premiers à rentrer dans son réseau Jade Fitzroy. Son chef de corps ayant remarqué ses qualités intellectuelles, le fait nommer au 2e Bureau, dès le début de la guerre. Il est chargé d'établir la liaison entre le 2e Bureau français en Belgique et l'Intelligence service.

En 1940 (juin ou octobre selon les témoignages), il rejoint Londres en passant par Gibraltar. Sur place, il rencontre d'Estienne d'Orves qui, devant l'impatience de Lamirault de rentrer en France pour contribuer activement à la Libération de son pays, lui conseille d'aller voir les services britanniques. Il reprend alors contact avec Wilfred Dunderdale, membre du MI6 de l'IS, depuis 1921, qu'il aurait connu lorsqu'il était au 2e Bureau. Il est parachuté en France en décembre 1940 ou janvier 1941 avec la mission de créer un réseau de renseignements dans les deux zones. Il va immédiatement trouver sa femme à Sartrouville et l'avertit de la mission dont il est chargé. Elle décide de confier leurs enfants à ses parents et de travailler avec lui. Elle sera son adjointe.

Claude Lamirault crée le réseau Jade Fitzroy qui ne se compose, au début de 1941, que de quelques membres. L'organisation s'étend rapidement et comprendra bientôt plusieurs centaines d'agents et dix sous-réseaux. Ayant quelques difficultés de liaison avec Londres, Claude Lamirault emporte lui-même, fin octobre 1941, les rapports mensuels de juillet à octobre 1941. Il est parachuté pour la seconde fois le 8 décembre 1941 avec quatre postes émetteurs. Au début du mois d'avril 1942, il repart à Londres par une opération pick-up qu'il a lui-même organisée dans la région de Gisors, emportant avec lui les courriers de novembre 1941 à mars 1942.

A Sartrouville où il réside alors, il échappe de justesse à une première arrestation en avril 1942 car il se trouve à ce moment à Londres. Plusieurs membres du réseau sont en revanche arrêtés dont son beau-frère. Malgré cela, Lamirault se fait parachuter une troisième fois, sans réception au sol, dans la région de Rambouillet. A son arrivée à Paris, il voit sur les murs un avis de recherche le concernant. Il part alors en zone Sud et rejoint Marseille avec plusieurs agents du réseau. De là, l'équipe rejoint les Baléares, où elle est prise en charge par un contre-torpilleur britannique, puis rejoint Londres.

Le 1er septembre 1942, Claude Lamirault est parachuté pour la quatrième fois dans la région d'Aix-en-Provence. En novembre 1942, il constitue deux sous-réseaux à Marseille et Toulon. En février 1943, il organise une nouvelle opération pick-up près de Macon et repart pour Londres. Il y retrouve sa femme qui vient de terminer ses stages de radio et de parachutage.

Lamirault est parachuté pour la cinquième fois en mars 1943. Il réorganise le réseau et établit son Quartier général à Paris.

Le 15 décembre 1943, Lamirault est arrêté à Paris, à la station de métro Richelieu-Drouot. Il abat celui qui l'avait arrêté, un Français, avant d'être rattrapé par la police française et livré aux Allemands. Peu après son arrestation, Lamirault apprend que les Allemands allaient arrêter son photographe, Gennetier, père de neuf enfants, qui passait depuis 1940 toutes ses nuits à travailler pour le réseau et faisait de remarquables microphotographies. Lamirault aurait alors proposé un échange : la livraison de deux agents doubles, qui trahissaient Alliés comme Allemands, contre la liberté du photographe.

Jusqu'au 15 mai 1944, Claude Lamirault est interné au secret à Fresnes. Transféré à Compiègne à cette date, il est déporté à Dachau le 2 juillet 1944. Rapatrié le 14 avril 1945, il se tue au cours d'une mission dans un accident de voiture, à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), le 27 mai 1945.

Il a été homologué au grade de lieutenant-colonel à titre posthume le 21 octobre 1947 pour son activité à la tête du réseau Jade-Fitzroy.

Décorations :
Chevalier de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 1939-1945 avec palme.


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie : 
Archives nationales, 72 AJ 2054 (rapport d'activité de Claude Lamirault) et 72 AJ 58 (historique du réseau).
Archives du Bureau Résistance, dossier individuel de Claude Lamirault.
Musée de l'Ordre de la Libération, biographie de Claude Lamirault.
Alya Aglan, Mémoires résistantes, histoire du réseau Jade-Fitzroy, Paris, Editions du Cerf, 1994.