Jean Belloni à son retour de déportation

Légende :

Cette photographie a été prise à Villeneuve-sur-Lot peu de temps après le retour de déportation de Jean Belloni. Amaigri et très affaibli, il ne survivra que deux ans aux séquelles de sa déportation et décédera le 10 août 1947.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Association généalogique des familles Bourrée et Lapeyre Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en boir et blanc

Date document : Mai - juin 1945

Lieu : France

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Analyse média

Jean Belloni est déporté le 20 juin 1944 au camp de concentration de Dachau sous le matricule 73070 ; il est affecté au commando des tailleurs.

Jean Belloni quitte Dachau dans la nuit du 11 au 12 mai 1945 à destination du centre d'accueil des déportés de Sarrebourg. Puis de là, il gagne Paris puis Villeneuve-sur-Lot où il arrive le 17 mai. "Enfin, ce fut le retour à Villeneuve. Nos voisins, nos amis, ma mère et moi avions mis des guirlandes devant la maison pour recevoir Papa. Enfin, Papa, était devant moi, méconnaissable, amaigri, vêtu d'un costume de gros drap gris, d'une casquette, et maigre à faire peur, vieilli, dans quel état il était…" (témoignage de Jeanine Belloni).

Jean Belloni décède des suites de sa déportation le 10 août 1947 à Amiens. La mention « Mort pour la France » a été inscrite en marge de son acte de décès le 11 avril 1949. Le titre de déporté résistant lui a été attribué à titre posthume par décision en date du 4 février 1986.


Fabrice Bourrée

Contexte historique

De nombreux Lot-et-Garonnais furent déportés dans les camps nazis. Sur les 673 déportés originaires du Lot-et-Garonne, près de la moitié ne revint pas. Beaucoup moururent après leur retour des suites de leur détention. Ils durent subir des conditions effroyables lors de leur internement et ont souffert de la faim, du froid, de la malnutrition, de la maladie comme le typhus, des mauvais traitements, des coups et des exécutions sommaires, des conditions de travail épuisantes. Ceux qui ont survécu reviennent d'une manière échelonnée durant l'année 1945 et en 1946. Ils sont accueillis sur le quai de la gare d'Agen, de Marmande ou de Villeneuve-sur-Lot par leurs familles, leurs amis et camarades de la Résistance. Décharnés, meurtris dans leur corps, malades et épuisés, ils gardent en mémoire tous ceux, camarades de combat ou compagnons anonymes, qui n'ont pu un matin se lever de leur grabat, ou qui se sont effondrés sur le ciment froid des cours où se pratiquaient d'interminables appels, ceux qui sont morts au travail sous les coups de cravache et les insultes, ceux qui ont été sauvagement abattus par des gardiens sadiques, ou encore ceux qui ont franchi les portes des"chambres" où les nazis insufflaient le gaz assassin.


Pierre Robin in CD-ROM La Résistance en Lot-et-Garonne, AERI, 2011.