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Contexte historique

Le 26 octobre 1944, Stephan Malnar, bûcheron, découvre un cadavre dans le bois de Bailly au lieu-dit La Grille de Maintenon. Les gendarmes, aussitôt avertis, se rendent sur les lieux, accompagnés du fossoyeur de Bailly. Ils constatent alors qu’il y a en fait deux cadavres, enterrés l’un sur l’autre, dans une fosse profonde de 60 cm environ. Aussitôt après cette découverte, les enquêteurs ont pensé qu’il s’agissait de deux pompiers vus entre les mains des Allemands lors de leur retraite les 20 et 21 août 1944 à Davron, Crespières et Bailly. Ces hommes gardés toute la journée du 21 août sous un hangar de la ferme de Vauluceau, avaient été emmenés à la nuit tombante dans une automobile et n’avaient pas été revus, malgré le retour du véhicule une demi-heure après environ.

Après la Libération, le régiment des sapeurs-pompiers avait fait effectuer une enquête pour retrouver la trace des deux hommes. Un inspecteur de la Préfecture de Police était également venu prendre des renseignements mais les recherches étaient demeurées vaines. Par ces enquêteurs, le personnel de la brigade avait appris que les deux disparus étaient en réalité des gardiens de la paix de la ville de Paris qui, pour exécuter une mission et tenter de traverser les lignes allemandes avaient emprunté une voiture et revêtu l’uniforme des pompiers.

Après exhumation et examen des corps découverts le 26 octobre 1944, les enquêteurs purent avoir la certitude qu’il s’agissait bien des deux disparus :
- Raymond Rodon, né le 21 septembre 1915 à Paris, agent conducteur de la Préfecture de Police de Paris.
- Louis Huet, né le 22 a vril 1913 à Paris, gardien de la paix de la 3e compagnie de la circulation de la Préfecture de police de Paris.

Les deux hommes avaient quitté Paris le 19 août 1944 pour effectuer une mission auprès des troupes alliées. Le brigadier Marchais, du garage de la police d’Etat de Versailles, les accompagna jusqu’à Rocquencourt. Ils furent ensuite vus à Feucherolles par M. Ferchal, gardien de la paix à Paris, puis à Crespières par M. Bernet, cafetier. C’est à Crespières qu’ils furent arrêtés par un officier allemand. Vers 21 heures, ils furent emmenés en camion sur Davron puis le lendemain matin à la ferme de Vauluceau à Bailly. Le même jour, des témoins les virent monter dans une camionnette gardée par des Allemands armés qui revient sans eux dans la soirée. Selon un témoin, les deux hommes auraient été dénoncés par un nommé N. demeurant à Rueil-Malmaison.