Lettre d'un soldat allemand ayant occupé Valence

Légende :

Lettre écrite et laissée par un soldat allemand après l’occupation de Valence

Genre : Image

Type : Lettre

Source : © AERD, archives Albert Fié Droits réservés

Détails techniques :

Feuille de cahier d’écolier, texte manuscrit.

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Valence-sur-Rhône

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Document retrouvé dans un cahier d’écolier par madame Simone Vialet, née Reboulet, alors étudiante et demeurant à Granges-lès-Valence, à 200 m du pont (archives Albert Fié).

Cette lettre a été rédigée par un soldat allemand après l’occupation de Valence. Cet homme a fait l’effort de rédiger ce texte en français, même approximatif.

Texte de cette page :

« Nos choses élémentaires sont démolies par le feu des avions français (de Gaulle). Les Maquis nous ont arrêtés. Par cela nous sommes forcés à prendre de vous celles choses que nous employons pour notre vie. Ce sont les lois de la guerre. Vous, ma chère Simone, êtes une petite agréable et certainement aimable mademoiselle. L’écrivant de ces mots est un simple soldat allemand qui n’a que le désir de retourner à sa femmes et ses enfants. Je suis marché [presque] à travers tout l’Europe. J’ai trente six ans. Nous espérons que la paix n’est pas trop loin. Les Juifs et les Américains qui ont apportés cette grande malheur sur la terre seront punis par notre Dieu juste. La belle France vivra ! Vive l’Allemagne ! 28-8-1944 Un soldat allemand, en civil mathématicien. »


Auteurs : Alain Coustaury et Robert Serre

Contexte historique

Après le bombardement américain du 15 août, les habitants des quartiers proches du pont sur le Rhône, sur les deux rives, dont les maisons avaient été touchées et qui risquaient un nouveau bombardement, durent évacuer. Plusieurs quartiers de Valence, de Bourg-lès-Valence et de Granges-lès-Valence, partiellement ruinés, sont abandonnés.

C’est alors que les troupes allemandes remontant la vallée du Rhône pourchassées par les Alliés occupèrent ces maisons partiellement détruites. Pendant une quinzaine de jours, ils se livrèrent à un pillage systématique.

Le 4 septembre, à son retour, Simone trouva sa maison complètement dévastée, et cette page écrite le 28 août par un soldat allemand, « mathématicien » dans le civil, probablement plus scrupuleux que les autres, mais encore imprégné de la doctrine de ses maîtres et qui souhaite que "les Juifs et les Américains qui ont apportés cette grande malheur sur la terre seront punis par notre Dieu juste"...


Auteurs : Alain Coustaury et Robert Serre
Sources : Archives Albert Fié