Rue Jean-Paul Soutumier, Pontoise (95)

Légende :

Nom de rue attribué à Jean-Paul Soutumier à Pontoise (Val d'Oise)

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Centre René-Nodot pour la mémoire de la Résistance et de la déportation en Val-d'Oise Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : sans date

Lieu : France - Ile-de-France - Val-d'Oise - Pontoise

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Etudiant en droit, demeurant 8 rue Petit de Coupray à Pontoise, Jean-Paul Soutumier est membre du groupe des jeunes résistants de Pontoise. Arrêté le 16 décembre 1941, jugé par le tribunal de la feldkommantur de Saint-Cloud, il est acquitté, tout comme son camarade Eric de Martimprey.

En dépit de leur acquittement, Eric de Martimprey et Jean-Paul Soutumier sont maintenus en état d’incarcération à Fresnes puis déportés en Allemagne dans le plus grand secret . Après plusieurs démarches infructueuses en mars et décembre 1942 puis en mars 1943, Fernand de Brinon adresse le 11 novembre 1943 une nouvelle requête aux autorités allemandes : « La Délégation Générale a l’honneur d’attirer à nouveau et d’une manière particulièrement insistante, l’attention des Hautes Autorités allemandes sur le cas de Messieurs Jean Paul Soutumier et Eric de Martimprey. Ces deux jeunes gens, qui avaient été arrêtés en décembre 1941 par la police allemande, furent acquittés le 16 janvier 1942 par le Tribunal Militaire de Saint-Cloud, mais furent néanmoins maintenus en détention. A deux interventions de la Délégation Générale en date du 3 mars 1942 en faveur de M. Soutumier et du 5 mars 1942 en faveur de M. de Martimprey, la même réponse fut opposée par le Commandant en Chef des Forces Militaires allemandes en France : « L’état de la procédure ne permet de fournir aucun renseignement ».

Quelques mois plus tard, les intéressés étaient déportés en Allemagne où il semble qu’ils soient encore détenus bien que jusqu’à ce jour aucune nouvelle ne soit parvenue à leurs familles. La Délégation Générale intervient à nouveau auprès des Hautes Autorités allemandes le 26 novembre 1942 par sa note n°1095/S, demandant quelle était la décision prise à leur égard et les priant d’envisager en faveur de ces deux jeunes français une mesure de clémence. Le Commandant des Forces Militaires allemandes en France répondit le 8 décembre 1942 à nouveau dans les mêmes termes, que l’état de la procédure ne lui permettait de donner aucune précision.

Enfin, le 5 mars 1943, la Délégation Générale rappelait ses précédentes démarches. Là encore elle se voyait opposer la même fin de non recevoir que précédemment. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit ici de deux jeunes gens qui n’étaient âgés que de 19 ans lorsqu’ils furent arrêtés et qui ont été acquittés par les magistrats chargés d’examiner leur culpabilité. Il est donc logique de penser qu’ils ont été reconnus innocents par les membres du Tribunal devant lequel ils ont comparu.(…) La Délégation Générale serait en conséquence reconnaissante aux autorités allemandes, de bien vouloir étudier à nouveau le dossier des intéressés jugés et acquittés par le Tribunal militaire de Saint-Cloud mais néanmoins détenus dans des conditions particulièrement rigoureuses depuis deux années, et compte tenu de la dure sanction qui leur a été infligée, de prononcer leur mise en liberté. »

Jean-Paul Soutumier fut déporté par le convoi parti le 12 novembre 1942 de la gare de l’Est  à destination du camp d’Hinzert (Allemagne). 

Il semblerait que Soutumier et deux de ses camarades, Lucien Francia et Paul Thueux, aient été jugés une seconde fois en Allemagne le 15 juin 1944 par le tribunal de Dresde. Soutumier fut condamné à  une peine de réclusion et fut transféré à la prison de Brieg purger sa peine. Il fut ensuite transféré à Gross-Rosen en Pologne (matricule 89896), où il décède le 3 janvier 1945. 


Fabrice Bourrée, De jeunes pionniers de la Résistance à Pontoise : le groupe Chabanne, Centre de documentation René-Nodot pour la mémoire de la Résistance et de la déportation en Val-d'Oise, 2003, 40 p., Collection Mémoire, Mémoires n°1.