Contexte historique

Joseph Coutisson est né le 10 octobre 1884 à Beaulieu-sur-Loire, il demeure avec sa femme et son enfant, 24 rue-Pasteur, à Conflans.

Cet ancien colonel de l'Armee de l'Air, aviateur, qui a débuté sa carrière le 16 octobre 1903, ne peut admettre la reddition de la France par Pétain et sa clique.

Il s'est distingué durant la Première Guerre mondiale : « Le lieutenant Coutisson, aviateur de l'escadrille Y.B.5 a, depuis le début de la campagne, rendu les services les plus signalés et fait preuve du courage le plus remarquable tant dans l'exécution de connaissances à longue portée que dans les réglages et les bombardements. A volé presque chaque jour et souvent trois ou quatre fois dans une même journée. A eu, à plusieurs reprises, son appareil atteint par des projectiles ennemis. » Cité à l'ordre de l'Armée, le lieutenant Coutisson, qui fut détenu en Hollande du 3 février 1915 au 14 juillet 1916, parvint à s'échapper.

Ce militaire de carrière entre dans la Résistance à une date non définie. Il a environ 37 ans. II est dans le groupe de Résistance Ceux de la Libération-Vengeance et dépend d'un réseau plus large, le Réseau de l'armée des volontaires, lui-même dépendant de FFC (Forces Françaises Combattantes). Avec le grade de capitaine, il est chargé de mission de renseignements de guerre pour les Alliés. Il est arrêté par  trois agents de la Gestapo le 11 novembre 1942, à son domicile et sous les yeux de sa femme et de son enfant pour « acte préjudiciable au Reich », puis il est aussitôt conduit rue des Saussaies à Paris, où il est interrogé. Il est conduit à la prison de Fresnes, jusqu'en février 1943. Il est déporté en Allemagne le 26 mai 1944, à Sachsenhausen, (convoi 1.298) sous le matricule 7954, puis il est transféré le 4 février 1945 à Buchenwald sous le matricule 32104. Il décède le 13 avril 1945.

Il a reçu la mention «Mort pour la France ».

Joseph Coutisson est un « des internés d'honneur » ou «personnalités otages » affectées à des lieux spécifiques de détention qui, certes, dépendaient d'un camp mais où les internes jouissaient de conditions de vie particulières (ces otages n'étaient, par exemple, pas astreints au travail et n'étaient pas immatriculés). Il fut ainsi affecté au chateau d'Eisenberg. C'est en effet à la suite d'une tentative d'évasion, en mai 1944, qu'il est versé au camp de Sachsenhausen, où il subit le régime concentrationnaire stricto sensu.