Rue Marx Dormoy, Cachan (94)

Légende :

 Nom de rue de Cachan attribué à Marx Dormoy

Genre : Image

Type : Plaque

Producteur : Claude Richard

Source : © Collection Claude Richard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Juin 2015

Lieu : France - Ile-de-France - Val-de-Marne - Cachan

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Contexte historique

Marx Dormoy est né à Montluçon en 1888. Il en est maire de 1926 à 1940. Il est élu député en 1931 puis sénateur SFIO en 1938 dans l'Allier. Ministre de l'Intérieur en 1937-1938, il commande la lutte contre la Cagoule. Il mène également une violente politique de refoulement des réfugiés politiques. 
En juillet 1940, il refuse de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le 20 septembre 1940, il est suspendu de ses fonctions de maire à cause de son engagement anti-fasciste et de son opposition au nouveau régime. 

Le 25 septembre 1940, il est emprisonné. Incarcéré à Pellevoisin, puis à Vals-les-Bains avant d'être mis en résidence surveillée à Montélimar, à l'hôtel Le Relais de l'Empereur où il côtoie la fille de Georges Mandel, interné lui aussi à Vals-les-Bains. 

Il est assassiné, à l'Hôtel de l'Empereur à Montélimar, le 26 juillet 1941 à 2 heures du matin par une bombe à retardement placée sous son lit par d'anciens cagoulards. Le régime de Vichy manifeste tout d'abord l'intention de faire toute la lumière sur cet assassinat qui a été préparé grâce à "Florence Gérodias" dont la véritable identité n'a pu être trouvée. Elle avait séjourné à l'hôtel du 19 au 23 juin. Elle y avait reçu la visite d'un nommé "André", au cours de la nuit du 22 au 23 juin, vers 2 heures du matin, lequel est revenu à Montélimar le 25 juillet entre 8 h 30 et 17 h 30. Deux autres individus sont venus à Montélimar ce 25 juillet. D'après le rapport de police, "ces hommes avaient tous les trois l'allure de souteneurs". Florence Girodias était revenue à l'hôtel le 25 juillet à 5 heures du matin. Avec insistance, elle a demandé une chambre au 2ème étage où logeait également Marx Dormoy. L'explosion de l'engin a littéralement décapité l'ancien ministre. 

L'enquête, d'abord sérieusement menée, débouche rapidement sur l'arrestation des meurtriers, des militants du PPF qui envisageaient d'autres assassinats, notamment contre Abraham Schrameck et Vincent Auriol. Mais la volonté de justice se limita à l'arrestation des assassins qui ne furent jamais jugés, mais transférés à la prison de Largentière dans le sud de l'Ardèche d'où ils furent libérés par les Allemands. 

Inhumé discrètement, Dormoy aura le droit, le 9 décembre 1945, à des funérailles solennelles à Montluçon. 
Il est cité à l'ordre de la Nation en 1946 et médaillé de la Résistance française avec rosette en 1947.


Jean Sauvageon in DVD-ROM La Résistance dans la Drôme, AERI, 2007