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Monument aux fusillés de Comblanchien (Côte d'Or)

Légende :

Monument situé sur la place de l'église de Comblanchien.

Genre : Image

Type : Monument

Producteur : Jean-Pierre Petit

Source : © Geneanet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Juin 2015

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Côte-d'Or - Comblanchien

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Analyse média

Sur ce monument figurent les noms de : 

BLANC Joseph (1887-1944) : marié, domicilié à Prissey. Caché dans les vignes, en face de sa maison, et voulant s’enquérir du sort de sa famille, s’est montré et a été abattu le 21 août 1944.

CHAPUZOT Jeanne (1876-1944) : matelassière, assassinée à coups de crosse près de la cheminée de la chambre le 21 août 1944.

HENRY Claude (1924-1944) : étudiant, célibataire, fils de Max. Caché avec sa sœur dans le sous-sol de la maison, il est sorti dès qu’il a entendu les coups de feu qui ont abattu son père. Parlant allemand, et s’interrogeant sur l’horrible spectacle qui s’offrait à ses yeux, l’un des soldats lui demanda s’il possédait des armes ; répondant par la négative, il invita le soldat à visiter la maison, et c’est en redescendant de l’étage, que son bourreau l’abattit d’une balle dans la nuque. Claude et Max étaient fondateurs du groupe Armée secrète de Comblanchien Corgoloin.

HENRY Max (1904-1944) : père de Claude

JULIEN Marcel (1926-1944) : tailleur de pierres, célibataire. Abattu près de la grille de la ferme Durand où il travaillait alors que les Allemands arrivaient. Les bourreaux auraient-ils eu un remord ? Car ils prirent la précaution de le déposer sur un lit ; ses patrons le retrouvèrent le lendemain, baignant dans une mare de sang.

LIEUTARD Blaise (1884-1944) : retraité SNCF. S’est enfui après avoir ouvert la grille de la propriété ; il a été abattu dans le dos, alors qu’il tentait de franchir une clôture (un fuyard était considéré comme un suspect). Son épouse mourra de chagrin l’hiver suivant.

SIMONNOT Adrien (1872-1944) : casseur de pierres. Assassiné sur le pas de sa porte. Il aurait insulté les soldats qui rejoignaient le train.

VOYE Mathilde (1898-1944) : vigneronne, fille de madame Chapuzot. Assassinée d’une balle dans l’œil, sur les marches extérieures de la chambre.


Jean-Pierre Petit

Contexte historique

Nous sommes le 21 août 1944. Il est 22 heures. En représailles aux idées patriotiques et aux soupçons de résistance qui pèsent sur certains habitants de Comblanchien, les Allemands organisent une opération punitive contre le village .Deux groupes de soldats, l’un venant de Beaune composé d’une trentaine de Feldgendarmes de cette ville, l’autre, 80 soldats environ venu d’un train stationnant au bas du village entre Comblanchien et Prissey, prennent d'assaut le bourg. Les portes sont enfoncées, les maisons incendiées, des habitants abattus.

Comblanchien devint un village martyr. Huit habitants sur 530 sont tués, neuf hommes sont déportés. Le bilan aurait même été plus lourd si les vignes n’avaient pas offert un refuge aux habitants qui sont parvenus à fuir. 52 maisons ont été ravagées par les flammes.


Jean-Pierre Petit