Stèle en hommage aux insurgés d'août 1944, Villeurbanne (Rhône)

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Jean-Pierre Petit

Source : © Geneanet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2015

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Villeurbanne

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Contexte historique

Le 24 août 1944, des résistants des FTP-MOI et de l’Union des juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE) partent libérer leurs camarades emprisonnés. L’heure est fébrile. La fin de la guerre est proche. La libération de Paris se jouera en fin de journée. Car, depuis le 6 juin 1944 et le débarquement en Normandie, les forces alliées progressent chaque jour vers l’Est. Le 15 août, le débarquement en Provence a ouvert une autre brèche. Dans le même temps, sur le territoire français, la Résistance intensifie ses opérations de sabotage. Les Allemands organisent de sanglantes représailles comme à Oradour-sur-Glane ou, plus près de nous, sur le plateau du Vercors. Le 20 août, les Allemands, sous la direction de Klaus Barbie, ont extrait une centaine de détenus du fort Montluc qu’ils ont conduit au fort de Côte Lorette à Saint-Genis-Laval où ils les ont exécutés. Parmi eux, figure François Boursier, curé de l’église Sainte-Thérèse, célèbre pour ses prêches contre le régime de Vichy, engagé très tôt dans la Résistance et qui meurt après avoir été horriblement torturé.

C’est donc dans ce contexte où la liberté semble imminente mais où les violences sont extrêmes que quatre-vingts résistants se retrouvent rue Son-Tay, au Tonkin, vers 8 h 30 du matin, ce jeudi 24 août 1944. Ils ont décidé d’agir à visage découvert et ont obtenu le concours de la police. Des tirs éclatent. Les Allemands ripostent. C’est là, dans cette situation incertaine et sur ces coups de feu, que naît l’insurrection. Car les Villeurbannais, qui voient se dessiner la fin de la guerre et qui croient en un soulèvement organisé, rejoignent les combattants. Ils dressent des barricades sur les grands axes et dans plusieurs quartiers de la ville, notamment autour des Gratte-Ciel et de l’hôtel de ville. On sort les sommiers et les vieux meubles. On coupe les arbres. On renverse des voitures, comme on le voit sur quelques photographies. Pendant trois jours, dans une ambiance de liesse et de guerre, les combats s’enchaînent, dont certains d’une grande violence. Les Allemands envoient des blindés. Ils bombardent jusqu’à ce que l’ordre revienne. Il faudra démonter les barricades et attendre. Le 2 septembre, notre agglomération sera officiellement libérée par la Première Division française libre, conduite par Diego Brosset, militaire résistant de la première heure et dont la maison familiale de Rillieux-la-Pape a hébergé de grands rendez-vous de la Résistance.


Extrait de l'intervention de Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne à l'occasion du 67e anniversaire de la libération de la ville, 3 septembre 2011.

Pour en savoir plus : "L’insurrection de Villeurbanne (24-26 août 1944)", LE PATRIOTE RÉSISTANT N° 889 - septembre 2014