Plaque à la mémoire de Jean Desfarges, Paris 18e

Légende :

Plaque située 59 rue des Trois Frères, Paris 18e, là où demeurait Jean Desfarges.

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Claude Richard

Source : © Collection Claude Richard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : sans date

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Né le 28 octobre 1923 à Paris (XVIIIe arr.), exécuté le 16 août 1944 par les Allemands à la cascade du Bois de Boulogne ; étudiant ; membre des Jeunes chrétiens combattants (JCC).

Fils de Jules Joseph Desfarges, mécanicien, et d’Alice Marie Roulot, ménagère, Jean Desfarges habitait chez ses parents, au 59 rue des Trois-Frères à Paris (XVIIIe arr.), militait à la Jeunesse ouvrière chrétienne (J.O.C). Début juin 1944 Wigen Nercessian, ingénieur, gaulliste rencontra Charles Porel qui se présenta comme un autrichien, ancien brigadiste en Espagne républicaine, membre de l’Intelligence service. Il s’agissait en fait de Karl Rehbein, membre du Sicherheitsdienst, service de renseignements de la SS (SD). Celui-ci mit Nercessian en relation avec un autre capitaine de l’Intelligence service, « Jack » qui parlait couramment le français, l’italien, l’anglais et l’allemand n’était autre que Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, alias Guy de Montreuil etc., chef de groupe de la Gestapo. Wigen Nercessian mit en relation « Jack » avec les résistants Guy Hémery et Jean Favé. Des résistants de l’entourage du docteur Henri Blanchet, capitaine FFI le mirent en garde, en cette mi-août 1944 trois tonnes d’armes qui allaient tomber du ciel leur parurent suspects. Plusieurs groupes de résistants de diverses obédiences : Jeunes chrétiens combattants (JCC), Organisation civile et militaire (OCM), groupe franc de Turma Vengeance, FFI-FTP de Chelles, près d’une cinquantaine de résistants dont une vingtaine âgés de moins de vingt-et-un ans unis pour récupérer des armes au rendez-vous fixé par le capitaine « Jack » le 16 août au matin à la Porte-Maillot à l’angle des rues Saint-Ferdinand et de la Grande-Armée à Paris (XVIIe arr.). Non loin de là, côté XVIe arr. les forces répressives allemandes et leurs auxiliaires français disposaient de plusieurs hôtels particuliers : avenues Foch et Victor-Hugo, rues de la Pompe, Lauriston et Leroux. Fernand Bellanger et Guy Hémery commandaient le 1er groupe composé de Jean Desfarges, Jacques Restignat, Pierre Sarrabayrouse, Maurice Thibairenq, Jean Gay, Pierre Rouillon, Michel Huchard, Georges Lorioz, Jean Dudraisil, Robert Chalard et les frères Roger et Jacques Bernard. Une quarantaine de résistants étaient répartis dans deux camionnettes et une ambulance. « Jack » et Wigen Nercessian attendaient sur place. Le convoi alla à quelques rues de là, emprunta la rue d’Armaillé, entra au 11 bis dans un grand garage vers 11 heures 30. Les véhicules furent cernés une trentaine de SS et des hommes de mains en civils commandés par le lieutenant SS Walter tirèrent. Dans la soirée du 16 août 1944, des bruits de mitrailleuse et de grenades retentirent près de la Cascade du Bois de Boulogne, la Gestapo exécutait trente-quatre hommes dont Jean Desfarges. L’agent infiltré, chef de groupe de la Gestapo Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, dit « Jack » fut arrêté par les Services américains au Danemark et remit à la police française le 25 octobre 1945. Responsable d’une centaine d’arrestations, notamment des exécutions de la rue Leroux et de la Cascade du Bois de Boulogne, il comparut le 2 avril 1949 devant la cour de Justice de Paris. Condamné à mort il fut passé par les armes le 20 avril à 8h 30 au fort de Montrouge. Friedrich Berger responsable des antennes de la Gestapo de la rue de la Pompe et de l’avenue Victor-Hugo, condamné à mort par contumace le 22 décembre 1952 mourra de maladie le 10 février 1960 à son domicile de Munich (Allemagne).

Le nom de Jean Desfarges figure sur la stèle commémorative à la Cascade du Bois de Boulogne. Une plaque fut apposée sur la façade de son domicile : « Jean DESFARGES J.O.C Fusillé en 1944 ».


Daniel Grason, Maitron en ligne