Libération 25/08/44 : arrivée de la 2e DB à Paris

Genre : Image

Type : Presse

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Coupure du journal Libération.

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

Gros plan sur un des titres de la Une du journal : « Les hommes du général Leclerc place de l’Hôtel de Ville », le 24 août 1944 au soir.


Contexte historique

Depuis bientôt quatre ans, "Paris était le remords du monde libre" (Charles de Gaulle). Le débarquement des Alliés, le 6 juin 1944 en Normandie, redonne espoir aux résistants. "Paris était mûr pour un grand soulèvement" (Alexandre Parodi). Les résistants veulent redonner à la capitale ses lettres de noblesse.

Les 1er et 14 juillet se déroulent des manifestations importantes discrètement soutenues par les policiers. Début août, des forces allemandes du haut-commandement militaire dans les territoires occupées amorcent leur repli. Les grèves insurrectionnelles déclenchées à partir du 10 août touchent cheminots, policiers, postiers, infirmiers et paralysent la ville. Raoul Nordling, le consul de Suède à Paris, représentant d'une puissance neutre, obtient des autorités allemandes la libération de plus de 3 000 prisonniers politiques. Le 18 août, Laval, président du Conseil du gouvernement de Pétain, et ses services, fuient vers l'Allemagne ne laissant que les deux préfets de police et de la Seine, Bussières et Buffet. Le régime de Vichy s'effondre. Le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire de la République française a désigné d'Alger Alexandre Parodi, délégué et ministre des Territoires occupés. Le colonel Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l'intérieur d'Ile de France, en accord avec Alexandre Parodi, Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance (CNR), André Tollet, président du Comité parisien de libération (CPL), appellent la population à la mobilisation le 18 août.

Depuis décembre 1943, le général Leclerc, chef de la 2e Division blindée, nommé gouverneur militaire de Paris par intérim, a reçu du général de Gaulle l'ordre de libérer la capitale. Eisenhower, commandant en chef des forces alliées débarquées en Normandie, a donné des ordres pour contourner la capitale, craignant les difficultés logistiques. L'insurrection parisienne, les demandes d'aide de Rol-Tanguy, l'insistance de Leclerc et l'intervention du général de Gaulle auprès d'Eisenhower, le 20 août, convainquent ce dernier d'envoyer sur Paris la 2e DB de Leclerc et la 4e division d'infanterie américaine.

Entre le 19 août, jour où les édifices publics sont investis par les résistants, et le 25, où capitule le général von Choltitz, commandant du Gross Paris, une semaine décisive s'écoule. Le 26, les Parisiens acclament le général de Gaulle sur les Champs-Elysées comme leur libérateur et le chef légitime de la République depuis son appel du 18 juin. Paris, artisan de sa libération, communie dans une même liesse. Mais les Allemands tentent une ultime contre-attaque sur la capitale. Le 26 août au soir, Paris est sévèrement bombardé alors que la 47e division d'infanterie allemande lance sa contre- offensive au Bourget, repoussée par la 2e DB.

Pour la France, c'est une victoire politique et morale de première grandeur. Fruit de l'action conjuguée des Résistances intérieure et extérieure, elle a un retentissement international considérable.


SOURCES : Christine Levisse-Touzé, "La libération de Paris" in dvd-rom La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.