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Plaque en hommage aux victimes de Vert-Galant, Tremblay-les-Gonesses (Seine-saint-Denis)

Légende :

Plaque située avenue de la Résistance, près de la gare de Vert-Galant

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Source : © Lieux de mémoires ww1 et ww2 (Facebook) Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2015

Lieu : France - Ile-de-France - Seine-Saint-Denis - Tremblay-en-France

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Contexte historique

"Malgré l’héroïsme des combattants français, l’ennemi, grâce à la supériorité de ses moyens matériels, se porte en quelques jours sur la capitale, franchissant les lignes de front successives", situées au niveau des rivières de l’Avre, de l’Oise, puis de la Nonette. Le 14 juin 1940, les Allemands entrent dans Paris qui devient une ville ouverte. Dans la nuit du 12 au 13 juin, la 29e Division d’Infanterie reçoit l’ordre de repli sur l’Ourcq. Le but de cet ordre est de bloquer les Allemands au niveau du canal de l’Ourcq afin d’assurer la protection de la retraite des troupes françaises vers la Loire. Chaque jour, la 29e Division se bat déjà depuis le 5 juin. Elle "procède à des replis successifs, au contact permanent de l’ennemi (…). À chaque mouvement vers l’arrière, malgré ses efforts, la division perd des hommes et du matériel". Les soldats sont épuisés. La bataille se joue à Sevran, à Livry-Gargan, à Vaujours puis au Vert-Galant. Le 24e Bataillon se trouvant dans une situation périlleuse, un ordre de repli lui est transmis. La compagnie Gillot se regroupe à l’entrée des Pavillons-sous-Bois. Une femme, Mme Aubard, fait signe aux combattants de s’arrêter en raison de la présence des Allemands à proximité. Mme Aubard, qui connaît très bien la région, va guider les combattants jusqu’à la Marne. Ils traverseront Bondy, Villemomble. Mme Aubard « sera décorée de la croix de guerre avec palme, pour avoir sauvé la compagnie Gillot ». Les combattants du 13 juin ont bloqué les troupes nazies pendant presque 24 heures et ils ont tué 9 soldats allemands. 

Le 13 juin, les troupes françaises "agissent sur ordre et se comportent avec honneur. Rien ne peut être avancé, côté allemand, pour justifier la barbarie des odieux assassinats perpétrés le lendemain de l’affrontement". Dès la nuit du 13 au 14 juin, les troupes nazies procèdent à l’arrestation de nombreux civils dans le secteur du Vert-Galant. Quinze d’entre eux seront fusillés ; un civil survivra. "Arrachés de leur lit en pleine nuit, la plupart étaient encore en pyjama lorsqu’ils ont été fusillés". "Ceux qui ont ordonné les exécutions ont voulu laisser un souvenir cuisant de la journée du 13 juin à l’ensemble des communes concernées par les combats de la ligne du front de l’Ourcq". On trouve parmi les fusillés 1 habitant de Villeparisis, 1 de Mitry-Mory, 2 de Tremblay et 10 de Villepinte. Ils sont rapidement enterrés et on laisse croire qu’ils font partie des civils disparus.

Compte tenu des circonstances anormales de cette fusillade, une enquête a été confiée au commissaire de police Périgueux, de Tremblay-lès-Gonesse, qui "avait pris conscience de l’horreur de ce qui s’était produit, lors de l’exhumation (tardive : le 25 juillet) des cadavres des victimes, (…) effectuée sous son contrôle". Le commissaire enquête également sur la question des civils amenés en captivité en Allemagne en juin 1940 pour une courte durée. Ces civils sont notamment passés à Vémars puis à Drancy où on était en train de construire de grands immeubles "déjà entourés de barbelés et aménagés en camp". Probablement, "la propagande allemande a jugé contreproductive l’affaire des otages fusillés, à l’heure du défilé triomphal de ses troupes sur les Champs-Elysées". Lorsque les familles demandent aux nazis des nouvelles des disparus, elles reçoivent la réponse suivante : "ils ont été amenés en captivité, ils vont bientôt rentrer". L’envoi en Allemagne des captifs a dissimulé pendant quelque temps le massacre des 15 otages.

Voir la liste des victimes sur le site de la société d'études historiques de Tremblay


Marie-Aimée Personne, "Ces héros méconnus de la banlieue nord-est de Paris", Bondy Blog, mars 2013.
D'après l'ouvrage La banlieue nord-est de Paris dans la Seconde Guerre mondiale, juin 1940-août 1944, par Hervé Revel, éd. Fiacre, 2012