Albert Gokelaere

Légende :

Albert Gokelaere photographié en 1939

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Service historique de la Défense, 16 P 261 670 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1939

Lieu : France - Ile-de-France - Val-d'Oise - Franconville

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Contexte historique

Né le 1er avril 1915 à Montauban (Tarn-et-Garonne), fusillé le 16 septembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; instituteur ; militant communiste dans le Pas-de-Calais et en Seine-et-Oise

Elevé par sa grand-mère et ses oncles à Sallaumines, il entra à l’École normale d’instituteurs d’Arras en octobre 1931. En 1934, il fut nommé instituteur à Lens (Pas-de-Calais), puis à l’école de garçons des Épinettes à Sallaumines. Exempté du service militaire en 1936, il obtint par permutation un poste d’instituteur en Seine-et-Oise, et enseigna à partir d’octobre 1937 dans une classe primaire du collège de Pontoise, tout en étant domicilié à Saint-Ouen-l’Aumône. Il fut nommé à partir d’octobre 1938 instituteur à l’école de garçons Ferdinand-Buisson à Franconville.

Gokelaere milita dans les Jeunesses communistes au moment de sa scolarité à l’École normale puis renoua avec elles dans la région de Lens sous le Front populaire et adhéra au Parti communiste, assurant un enseignement dans une école élémentaire du Parti. Il poursuivit ce militantisme en région parisienne. Gokelaere, mobilisé en novembre 1939, fut réformé temporaire en février 1940. Il reprit son poste à Franconville.

Militant communiste, en relations avec les communistes de la région, Gokelaere participait à des distributions de tracts. Il rédigea notamment en juillet-août 1941 un appel aux « Français » au nom du Comité de libération nationale des cantons de Taverny et de Montmorency signé des « organisations communistes et des Amis du général de Gaulle ». Souhaitant « une France libre et indépendante », il conseillait : « Par TOUS les moyens, rendez la vie insupportable à l’occupant qui voulait nous asservir. »

Repéré par la police allemande, il fut arrêté avec deux autres militants de la localité, le 2 septembre 1941 et emprisonné au Cherche-Midi à Paris. À la suite des « agressions des 6, 10 et 11 septembre 1941 contre les armées allemandes », dix communistes, dont Gokelaere, furent fusillés comme otages au Mont-Valérien, le 16 septembre. Paris-Soir, le lendemain, publia en première page un avis du général Von Stülpnagel comprenant la liste des dix militants communistes fusillés. Il figurait en quatrième position.

Plus tard, il fut reconnu comme sous-lieutenant dans les Francs-tireurs et partisans français. Le troisième numéro ronéoté, distribué clandestinement, de L’École laïque, lui rendait hommage et lançait en guise d’appel : « Jurons de venger Gokelaere ». À la Libération, son fils fut recueilli par le Secours populaire à la Maison de l’enfant du fusillé. Son nom fut donné à la Libération à une rue du centre de Franconville qui disparut lors de la rénovation du centre ancien. La municipalité de Franconville, répondant aux souhaits de l’Association des anciens combattants de la Résistance et des amis de la Résistance, fit apposer, le 16 septembre 2006, une plaque sur la façade de l’école Ferdinand-Buisson. 


Extrait de la biographie d'Albert Gokelaere par Jacques Girault pour le Maitron-en-ligne