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Plaque rappelant le premier parachutage d'armes dans l'Oise, Fontaine-Chaalis (Oise)

Légende :

Plaque apposée sur le mur de la ferme Patria à Fourcheret, sur la commune de Fontaine-Chaalis.

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Jérôme Leblanc

Source : © Association Mémoire et patrimoine militaire - ARHM Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2016

Lieu : France - Hauts-de-France (Picardie) - Oise - Fontaine-Chaalis

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Contexte historique

En 1994, une plaque est apposée sur le mur de la ferme Patria à Fourcheret, sur la commune de Fontaine-Chaalis.

Elle comporte deux erreurs.
Le parachutage n'est pas le premier reçu dans l'Oise. Il y en a déjà eu un à Lhéraule en mai sur le terrain "Balance".
Il n'a pas eu lieu le 12 juin mais dans la nuit du 14 au 15 juin, comme l'attestent les archives du BCRA et un article de Roland Delnef et Marcel Sailly, paru en 1945, dans L'Oise républicaine.

Le comité de réception compte dix hommes placés sous les ordres de Gérald Amyot d'Inville. Le message envoyé par Londres pour annoncer l'opération était le suivant : "Michel-Ange et Raphaël sont immortels".

Xavier Leprêtre a recueilli le témoignage de P. Voituriez, l'un des survivants de ce parachutage :

"Nous disposions de l'abbé, moi-même, Lesueur, Patria, Pruche, Poiret, ce n'était pas suffisant. Le docteur Chastel avait ce jour-là chez lui un de ses neveux de passage ; nous pouvions être certain de sa discrétion ; de plus il n'était pas de la région, ce qui nous facilitait les choses ; l'abbé se chargea de contacter un jeune qui avait sa confiance (Lesage), ce qui portait le total de l'expédition à dix hommes.(Les deux derniers sont Delnef et Sailly note de JPB, Sailly pour sa part mentionne la présence de Popaul, Gaston Stab agent de liaison de Delnef). Nous ne connaissions cependant pas la quantité qui serait parachutée ni son poids... Lesueur assura le transport... Ce n'est qu'à une heure du matin que nous avons perçu le bruit lointain d'un avion ; nous savions que nous attendions un quadrimoteur Halifax. Le bruit venait de la droite, nous avions Crépy dans le dos et Senlis en face de nous. Le bruit prit la direction de Crépy puis se rapprocha de nous ; la nuit était assez noire mais nous pûmes distinguer nettement l'appareil volant à environ trois cents mètres et arrivant légèrement sur notre droite en direction de Senlis ; le balisage fut immédiatement allumé et les projecteurs tournés vers l'avion, l'accompagnant dans son mouvement pendant que le feu blanc donnait l'indicatif R. L'avion nous dépassa très largement, nous le perdîmes de vue ; il vira au-dessus de Senlis puis passa juste au-dessus de notre balisage en se dirigeant vers Crépy ; il vira de nouveau et reprit notre balisage en sens inverse et lâcha juste au dessus sept parachutes blancs qui se détachèrent magnifiquement sur le ciel couvert. Nous avions compté sans le vent qui s'était levé et qui déporte les parachutes de plus de deux cents mètres malgré la chute rapide. Les sept parachutes arrivèrent simultanément au sol dans un bruit de ferraille inquiétant dans le silence complet de la nuit".

Voituriez ne mentionne pas l'existence d'un huitième parachute récupéré par les Allemands à un kilomètre de là et qui contenait un poste émetteur. Les archives du BCRA mentionnent "opération réussie".

Selon le chef du BOA, le parachutage est composé de douze mitraillettes, vingt-sept grenades incendiaires, trois fusils mitrailleurs, trois mille six cents cartouches, quinze revolvers, trois cellules pansements ou pharmacie, quatre-vingt-dix-huit grenades 11'S, cinq cent soixante-quinze cartouches et quatre pneus voiture fourgon.

Les armes, destinées à la région parisienne, sont d'abord cachées à la ferme Patria, Amyot d'Inville transmet par la suite ces armes mais avec quelques réticences.


Jean-Pierre Besse in CD-ROM La Résistance dans l'Oise, AERI, 2003