Le docteur Fernand Ganimède, médecin et résistant drômois

Légende :

Le docteur Fernand Ganimède, médecin et résistant drômois (3e en partant de la gauche), et le personnel de l'hôpital de Romans-sur-Isère, sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Association 11e régiment de Cuirassiers Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Romans-sur-Isère

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Analyse média

Le docteur Fernand Ganimède (3e en partant de la gauche) est en tenue blanche de consultation et porte un képi à bandes dorées, correspondant probablement au grade de médecin-capitaine (1939).

Il est accompagné de trois autres médecins militaires : le premier, à sa gauche, est en tenue militaire de l'époque : bottes, culotte d'officier de 1939-1940 et béret ; le deuxième est en blouse blanche de travail avec béret et bottes ; le dernier, en tenue d'officier traditionnelle, semble porter des galons sur sa manche droite.
Les sept infirmières ne sont pas identifiables.


Guy Giraud

Contexte historique

Appartenant à la classe appelée sous les drapeaux en 1908, Fernand Ganimède est mobilisé le 3 août 1914 au 16e bataillon de chasseurs. Il combat jusqu’au 11 avril 1916, date à laquelle il est nommé médecin-auxiliaire au 141e régiment d’infanterie (RI). Comme aide-major, il poursuit le combat au sein du 79puis du 33RI. Il obtient une citation et la Croix de guerre. Il est alors démobilisé.

Ancien chef de Clinique à Dijon, assistant de chirurgie, il s’installe à Romans-sur-Isère et exerce soit à l'hôpital, soit en clinique.

Il est rappelé à l’activité le 26 août 1939 avec le grade de médecin-capitaine. Il exerce les fonctions de médecin-chef de l’Hôpital complémentaire Saint-Just (Drôme) pour pallier la capacité d’accueil insuffisante des hôpitaux permanents. 

Après l’armistice, il n’accepte pas la défaite et espère une victoire finale des alliés et des armes françaises. En novembre 1941, il intègre le Comité local de la Résistance qui se constitue à Romans et Bourg-de-Péage. Disposant chez lui de tampons officiels, il établit près de 3 000 fausses cartes d’identité. 

À la fin de 1942, Aimé Pupin (Mathieu), chef du premier comité de combat, lui demande d’être le médecin des premiers réfractaires et réfugiés du Vercors. Il les soigne, les abrite et les ravitaille chez lui à Romans-sur-Isère. Il cache même des postes émetteurs. Son fils Jean est son agent de liaison.

En juillet 1943, Le Ray (Rouvier) le nomme médecin-chef du maquis du Vercors. Il a en charge l’équipement et l’installation des postes de secours des camps et le futur hôpital militaire de Saint-Martin-en-Vercors. Il obtient aide et soutien du professeur Etienne Bernard qui exerce, avec le grade de commandant, les fonctions de médecin-inspecteur auprès de l’état-major de François Huet (Hervieux).

Son activité étant connu des services de l’occupant, il doit, pour sa sécurité, quitter son domicile à plusieurs reprises d’octobre 1943 à mai 1944.

À la mobilisation du Vercors, il rejoint l’hôpital militaire de Saint-Martin qui ouvre dès le 10 juin. Il est secondé par des médecins-adjoints et une équipe d’infirmières particulièrement dévouées. Il ouvre une annexe de l’hôpital à Tourtre. Il est particulièrement secondé par Odette Malossane, Etty, à Saint-Martin, et par Anita Winter à l’antenne de Tourtre.

Le 22 juillet, à la suite des événements militaires sur le massif, il tente de replier l’hôpital sur Die. Les Allemands menaçant la cité, il décide d’installer les blessés dans la grotte de la Luire après avoir fait partir les blessés les plus légers en mesure de se déplacer seuls ou en groupe. Le 27 juillet 1944 est le jour de la tragédie de la grotte de la Luire.

Emmené à Grenoble avec l’équipe médicale, il est emprisonné et durement interrogé par la Gestapo de la caserne de Bonne. Epuisé, il met à profit le désordre engendré par le repli de la Gestapo de Grenoble vers Lyon pour s’échapper et se cacher chez des amis.

À la Libération, il rejoint son domicile de Romans-sur-Isère qu’il trouve pillé en représailles de ses activités de résistant. Il est titulaire de la Médaille de la Résistance.
Fernand Ganimède s'éteint en 1955 et repose à Romans-sur-Isère.

 

 

Questions :

Quel a été le parcours de médecin de Fernand Ganimède ?

Pourquoi l'hôpital militaire de Saint-Martin-en-Vercors s'est-il replié à la grotte de la Luire ?

 

Pour en savoir plus :

Les événements après le 9 juin 1944 (G. Giraud)

La grotte de la Luire (G. Giraud)


Auteur : Guy Giraud

Sources :
Site Internet du 11e régiment de Cuirassiers - d'après le discours du capitaine Vincent.

Bulletins Le Pionnier du Vercors, n° 49 de janvier 1985 et n° 70 de mars 1990.