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"Brassards FFI", extrait de France d'Abord, 24 juillet 1944

Légende :

Pour en faciliter la lecture, l'article a été découpé en deux parties (recto et verso de la notice)

Genre : Image

Type : Article de presse

Source : © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Droits réservés

Détails techniques :

Journal imprimé

Date document : 24 juillet 1944

Lieu : France

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Analyse média

Créé en janvier 1942, bimensuel, France d'abord est le bulletin des Francs-tireurs et partisans (FTP) de la zone nord. Il paraît jusqu'à la Libération (62 numéros). Il s'agit avant tout d'un bulletin de liaison et d'information destiné aux militants FTP. Consignes, mots d'ordres et communiqués militaires y occupent une place importante. 

Dans son numéro du 24 juillet 1944, France d'abord publie en page 2 un communiqué du comité militaire national des FTP, commandé par Charles Tillon, relatif au brassard des FFI. Les FTP ont été intégrés aux FFI en décembre 1943 suite à l'accord signé entre Pierre Dejussieu (AS), le colonel Beaufils (FTP) et Louis-Eugène Mangin, délégué militaire national. Les commandements sont unifiés au niveau départemental, régional et national mais les unités conservent leur indépendance. Les sigles qui apparaissent après le 6 juin 1944, AS-FFI ou FTP-FFI montrent leur volonté d'afficher leur appartenance commune tout en conservant leur appellation d'origine. 

Dans ce communiqué, le CMN des FTP préconise de suivre les directives du COMAC, organisme de direction et de commandement des FFI placé sous les ordres du Conseil national de la Résistance, à savoir : "brassard tricolore bleu, blanc, rouge (couleurs diposées verticalement) portant dans le blanc les initiales FFI en caractères noirs". Le communiqué précise que "Toute autre indication en surcharge est interdite". La croix de Lorraine, tout comme le sigle FTP, n'ont donc a priori pas à figurer sur le brassard officiel. Sur le terrain, ces directives ne seront pas systématiquement appliquées et nombreux seront les brassards qui porteront le double sigle FTP-FFI. En revanche, la communiqué stipule que le port de "l'insigne officiel de l'organisation à laquelle appartient le porteur" est autorisé "sur le côté droit de la poitrine" (et donc nullement sur le brassard). 

Ces consignes sont complétées d'une recommandation aux responsables des formations. Il revient à eux "de décider des circonstances dans lesquelles brassards, grades et insignes doivent être portés de façon apparente". Le principal étant de respecter les règles de l'action clandestine et la sécurité des hommes dans leurs déplacements. Le communiqué précise que "dans la guerre de guerilla, il faut savoir agir en partisans et employer à certains moments la tactique du Franc-Tireur, sans insigne ni brassard, quel que puisse être l'interprétation que les bandes criminelles qui s'intitulent "armée allemande" doivent donner à cette tactique pour exercer leurs actes terroristes".

En effet, les autorités allemandes refusent de reconnaître le statut de combattant régulier aux maquisards et FFI. Ils se réfèrent pour se justifier à l'article 10 de la convention d'armistice qui stipule que le gouvernement de Vichy interdira aux ressortissants français de combattre contre l'Allemagne au service d'États avec lesquels l'Allemagne se trouve encore en guerre. Les ressortissants français qui ne se conformeraient pas à cette prescription seront traités, de la part des troupes allemandes, en francs-tireurs. Les FFI risquent donc la mort s’ils sont capturés par les troupes allemandes.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Cécile Vast, "France d'abord" in Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006