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Présentation de la nécropole nationale de Signes

Légende :

Présentation de la nécropole nationale de Signes -
Au recto : le plan du site - Au verso : stèle située à l'entrée de la nécropole

Voir également "l'album photos" lié

Genre : Image

Type : Carte

Source : © carte recto P. Coget - cliché verso P. Ciantar Droits réservés

Détails techniques :

Recto : plan réalisé par P. Coget pour l'ONACVG-13 - Verso : photographie numérique en couleur, P. Ciantar. Voir aussi l'album.

Date document : 2016

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Var - Signes

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Analyse média

Le plan et les photographies de cet album (voir l'onglet "Album photos" lié) présentent la nécropole nationale de Signes ainsi que les différents éléments physiques qui la composent, tels que l’on peut les découvrir aujourd’hui.

Au bord de la route départementale 2 (D2), le chemin qui mène à la nécropole est indiqué par une stèle qui porte l’inscription « Charnier de Signes – Aux héros et martyrs  - de la Résistance – Tombés pour la liberté – Dans ce vallon – En juillet-août 1944 ».

À l’entrée de la nécropole, un panneau d’information, installé en juillet 2014 à l’occasion du 70e anniversaire des événements tragiques de l’été 1944, permet aux visiteurs de découvrir le site et d’appréhender l’histoire de ce lieu de mémoire.

Des dalles commémoratives individuelles ont été installées sur le site, juste devant l’emplacement des deux fosses où furent enterrés les résistants après leur exécution, respectivement le 18 juillet pour 29 de ces hommes, et le 12 août pour les 9 autres victimes. Sur chacune de ces plaques sont indiqués le nom, prénom et pseudonyme dans la Résistance de la victime, ainsi que sa date et son lieu de naissance, le mouvement ou l’organisation de Résistance auquel elle appartenait et la date de son décès.

Un mât est situé entre ces deux emplacements symbolisant les fosses. Le drapeau tricolore y est levé lors de la cérémonie commémorative qui a lieu chaque année le 18 juillet.

Les premiers éléments de cet ensemble, composé également d’une croix de Lorraine (symbole de la France libre et de la Résistance intérieure) et d’un autel, furent inaugurés le 18 juillet 1946. Sous l’autel, un coffret renferme des ossements des victimes de Signes.

Si les nécropoles nationales créées par l’État français répondent normalement à des principes d’aménagement généraux et communs, la nécropole de Signes présente ainsi certaines particularités. Ces caractéristiques physiques expliquent que « le vallon des martyrs », créé dés les lendemains de la Libération, ne soit entré que tardivement dans le patrimoine national.


Auteurs : Laetitia Vion et Pierre Ciantar

Sources :

Le « vallon des fusillés » (Signes, Var), nécropole nationale, fiche média fresques Ina, « Repères méditerranéens », éclairage de Jean-Marie Guillon.

Documents de l’Association régionale des familles de fusillés et martyrs de Signes et de Provence.

Documents du Pôle des Sépultures de Guerre et Hauts Lieux de la Mémoire Nationale.

Contexte historique

C’est en 1996 que le site du « Vallon des Martyrs », situé sur la commune de Signes, acquiert le statut de nécropole nationale, après son achat par l’État pour le « franc symbolique ».

La « catégorie » des nécropoles nationales est créée au cœur de la Grande Guerre, par la loi du 29 décembre 1915. Cette loi institue le principe de l’inhumation des soldats français et alliés « morts pour la France » en sépulture individuelle, entretenue à perpétuité par l’État.

À la fin du premier conflit mondial, des cimetières militaires sont ainsi créés sur les anciens champs de batailles pour regrouper les corps des militaires morts au court d’opérations de guerre, en France et à l’étranger.

Les mêmes dispositions sont appliquées à l’issue de la Seconde Guerre mondiale et pour les conflits suivants. Des nécropoles dites « de regroupement » sont ainsi créées, parallèlement à une politique de restitution des corps aux familles qui en font la demande (loi du 31 juillet 1920).

Aujourd’hui, 265 nécropoles nationales, de tailles diverses, ont été intégrées au Patrimoine national. Près de 740 000 corps de soldats et civils « morts pour la France » y reposent, en sépultures individuelles ou collectives (ossuaires).

Parmi eux, 88% sont des soldats de la Première Guerre mondiale. Si certaines nécropoles regroupent des dizaines de milliers de corps, à l’instar de la nécropole de Douaumont (Meuse), d’autres, plus modestes, n’en comptent que quelques dizaines, comme par exemple la nécropole du Rayol-Canadel (Var).

La nécropole nationale de Signes, quant à elle, fait partie d’une minorité de ce patrimoine national, en tant que nécropole exclusivement dédiée à la Résistance. En effet, si certaines sépultures de résistants ont été regroupées dans les nécropoles créées à l’issue de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale aux côtés des militaires français et alliés « morts pour la France », le nombre de nécropoles dédiées à la Résistance demeure réduit.

On peut notamment citer la nécropole de Morette (Haute-Savoie), qui rend hommage aux morts du plateau des Glières, celle d’Eygalayes (Drôme) à ceux du maquis Ventoux et d’Izon-la-Bruisse, ou encore celle de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente) pour les résistants et combattants du Centre-Ouest, de Vassieux-en-Vercors (Drôme) et de Saint-Nizier-du-Moucherotte (Isère) pour les combattants du Vercors.

L’acquisition du terrain du « vallon des martyrs » par l’État en 1996, qui lui confère le statut de nécropole nationale, témoigne donc de la volonté de rendre hommage à la Résistance provençale et de préserver durablement sa mémoire.


Auteurs : Laetitia Vion et Pierre Ciantar

Sources :

Les chemins de la Mémoire, site internet du ministère de la Défense.

Atlas des nécropoles nationales, ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Délégation à la Mémoire et à l’Information Historique, La Documentation française, 1994.

Documents du Pôle des Sépultures de Guerre et Hauts Lieux de la Mémoire Nationale.

« Lieux du Souvenir des maquis », par Serge Barcellini et Annette Wieviorka, in La Résistance et les Français, lutte armée et maquis, François Marcot (dir.), 1995.